en 
 
 
cinema

 
 

Sans pitié

Sortie  le  07/11/2017   chez ARP/Universal vidéo (DVD et Blu-Ray)

De Sung-Hyun Byun avec Kyung-Gu Sol, Si-Wan Yim, Kim Hie-Won et Jeon Hye-Jin


Jae-ho, qui se rêve chef de gang, fait la loi en prison auprès des autres détenus. Mais son autorité est remise en cause à l'arrivée de Hyun-su, un nouveau venu.

Le cinéma sud-coréen serait-il en passe de devenir la nouvelle « Mecque » narrative mondiale, le nouvel Eldorado ou plutôt le nouveau vivier de scénarios – et de cinéastes – originaux ou, du moins, qui sortent un peu de l’ordinaire, aussi passionnants, captivants et prenants les uns que les autres, assurément capable de pouvoir détrôner pour ne pas dire supplanter un jour ceux proposés par les auteurs et réalisateurs en général d’origine américaine, souvent plus prompts à adapter, s’inspirer, réviser, imiter, voire copier et parfois même à carrément s’approprier des sujets qui ne sont pas les leurs ? C’est à croire aux vues de ce thriller bien noir, audacieux et nerveux au possible, autant violent qu’élégant à souhait, à la fois rythmé, musclé, parfaitement maîtrisé et rondement mené de bout en bout, sans aucune baisse de régime, ni la moindre faute de goût et encore moins la plus petite erreur de casting.
Bref, une production de genre complètement assumée de A à Z par un metteur en scène plutôt fort inspiré à travers un montage astucieux rempli de flash-back. Sung-hyun Byun, responsable de seulement 2 longs métrages avant celui-ci (le drame musical The beat goes on et la comédie romantique Watcha wearin’ ?), change cette fois carrément de style, loin de ceux empruntés précédemment, et nous baigne dans une ambiance certes franchement mouvementée et cela dans tous les sens du terme : là où il n’y a pas (beaucoup, voire plus du tout) de place pour l’émotion, la sensibilité, la culpabilité, le respect, la confiance et l’amitié -, mais palpable au sens très large : là où les personnages qu’ils soient caïds (interprété entre autres par Sul Kyung-gu, vu dans Peppermint candy, Oasis, No mercy, Public enemy 1, 2 & 3) ou flics (joué par Yim Si-wan, star de la pop coréenne aperçu notamment dans The attorney, A melody to remember, et One-line) évoluent dans un milieu ultra-dangereux, entre prison et bastons, manipulations et tortures, révélations et tueries, rivalités et sacrifices, traîtrises et règlements de compte. En résumé, il y a péril à vivre au sein de cette communauté-là !
Certains y verront sans (aucun) doute quelques réminiscences empruntées à Quentin Tarantino (comme les tous premiers plans et quelques angles sophistiqués lors par exemple d’un concours de - têtes à - claques), à Martin Scorsese (toute la fratrie mafieuse, neveu frimeur compris, composée autour du parrain local, un trafiquant sans foi ni loi !), et même à Jacques Audiard (on retrouve un peu l’esprit du Prophète dans cette prison mal famé), avec quelques références détournées on ne peut plus caricaturées et pas clichés pour 2 sous (telle que la représentation de La cène par Vinci), mais rien de dérangeant ici, bien au contraire, ne faisant que renforcer l’atmosphère aussi oppressante qu’étouffante qui règne parmi cette bande de mauvais garçons, limite « tarés », dite de la pire espèce. On en redemanderait presque, d’autant que certaines scènes sont brillantes voire même mémorables, mais la décence nous oblige à faire baisser un peu cette tension toute en « délicatesse », à en « croire les (nombreuses) circonstances » présentées à l’écran...
En bonus, juste une featurette genre making of très court, où le réalisateur et surtout les acteurs principaux racontent tour à tour l’histoire du film et leur rôle dedans, le tout entrecoupé de story-boards dessinés et des relations fraternelles entre certains acteurs....

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique