en 
 
 
cinema

 
 

Abracadabra

Sortie  le  04/04/2018  

De Pablo Berger avec Maribel Verdù, Antonio de La Torre, José Mota, José Maria Pou, Quim Gutièrrez et Juliàn Vilagràn


Carmen est mariée à Carlos, un conducteur de grue macho, fan de foot, qui ne lui prête plus guère attention. Après une séance d’hypnose dont il est le cobaye pendant un mariage, Carlos devient le parfait époux. Quelque chose à changé !

Si vous aimez le cinéma en général, il ne faut en aucun cas bouder les films espagnols, d’autant qu’ils possèdent ce petit plus indéfinissable, ce grain de folie à part, ce côté certes absurde mais tellement spécial, cette ambiance pour le moins complètement délirante par moment, et cette approche scénaristique parfois anachronique que l’on a souvent du mal à (re)trouver ailleurs dans les productions européennes. Il ne s’agit pas de tenter de sortir absolument de l’ordinaire, de faire original à tout prix ou de vouloir se démarquer absolument des autres, mais l’atmosphère, qui se dégage des longs métrages hispaniques, est assez particulière pour qu’on le précise.
Cette fois, il est question d’une comédie noire qui tourne à la fois au fantastique, au thriller et un peu au grotesque aussi, croisant et mélangeant copieusement les genres pour mieux nous emmener dans des sphères narratives aussi dramatiques qu’humoristiques et aussi bizarres qu’improbables. Il n’y a qu’à voir les personnages outrageusement habillés et hyper maquillés – surtout Maribel Verdù, vue entre autres dans Belle époque, Macho, Goya, Le labyrinthe de Pan, Tetro et Blancanieves (précédent film du réalisateur Pablo Berger) -, avec « de ces gueules » à ne pas trop y croire et arborant des looks sortis tout droit des années 70/80 - d’où une BO très branchée de cette riche époque, notamment Ten CC avec I’m not in love composé en 1975, Mike Oldfield, et Steve Miller Band (ce dernier a composé d’ailleurs en 1982 un titre qui porte le même nom que celui du film !).
On doit donc cette petite curiosité sans prétention – une incroyable histoire de possession quelque peu exagérée – au cinéaste Pablo Berger (Torremolinos 73) qui n’a vraiment pas son pareil pour installer un univers loufoque qui sort légèrement de l’ordinaire, composé d’un lamentable et brutal plouc de base (sous les traits d’Antonio de La Torre, aperçu notamment dans Le jour de la bête, Mes chers voisins, Volver, Amours cannibales, Les amants passagers, et La isla minima) qui va être possédé pour ne pas dire envouté par l’esprit d’un autre - de surcroît un criminel mort et enterré ! -, de son épouse qui va enquêter sur ce drôle d’ensorcellement (Maribel Verdù), flanquée d’un gentil mais excentrique charlatan (l’humoriste José Mota, présent dans Un jour de chance, et Torrente 2, 3 & 4) faisant office de souffre-douleur vis-à-vis du premier. Ou, si vous préférez, comment une œuvre a le pouvoir de vous « enchanter » dans tous les sens du terme...

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique