L’un dans l’autre

Sortie  le  20/09/2017  

De Bruno Chiche avec Louise Bourgoin, Stéphane De Groodt, Pierre-François Martin-Laval, Aure Atika, Ginnie Watson et Jean-Benoît Ugeux

Deux couples, Pierre et Aimée, et Eric et Pénélope, partagent tous les quatre plusieurs années d’amitié sans nuage. Seul souci, Pénélope et Pierre sont devenus amants… La situation devenant intenable, ils décident de rompre. Mais après une ultime nuit d’amour passionnée, le sort leur joue un tour : Pierre et Pénélope se réveillent chacun dans le corps de l’autre ! Pour protéger leur secret, ils se retrouvent chacun à devoir vivre la vie de l’autre. C’est le début des complications...

Le « couple » adultérin, que forment les acteurs Louise Bourgoin et Stéphane De Groodt, fonctionne plutôt bien à l’écran, eux qui ne s’étaient jamais encore croisés sur un tournage ! Et on peut dire sans détour qu’avec leur bonne « bouille », ils dégagent à la fois de l’humour et une certaine gravité sans pour cela avoir besoin d’en faire des tonnes à l’image ! Il faut voir la tête perturbée de Stéphane De Groodt, autant d’ailleurs que celle de Louise Bourgoin, lorsqu’ils « échangent » de peau sans le vouloir, comme par magie (et pour cause !), se retrouvant l’un « en prison dans le corps de l’autre » et inversement, mais surtout, lorsqu’ils doivent retourner chacun(e) chez lui/elle et ensuite faire comme si de rien n’était.
Heureusement que dans pareille situation dite caricaturale et quelque peu exagérée, les gros clichés et autres pièges, certes évidents, voire même parfois prévisibles, limite outranciers à certains moments, sont néanmoins évités de justesse, pas trop soulignés ni appuyés et encore moins forcés (le trait bien sûr !), tombant chacun de Charybde en Scylla avec un charisme aussi touchant que renversant (surtout du côté de Louise Bourgoin !). « Ils ont des masques et ils sont les seuls à le savoir » : on a beau découvrir le pot aux roses dans les toutes premières minutes, ça n’enlève en rien la bonhommie et la décontraction de ses 2 comédiens en pleine jubilation comique et au sommet de leur (7ème) art !
Le réalisateur Bruno Chiche (Barnie et ses petites contrariétés ; Hell ; Je n’ai rien oublié) s’en sort parfaitement avec beaucoup de drôlerie (entre autres face aux employés, dans la salle de bains et chez la dentiste) et malgré un manque de discrétion voulue (ils ne se cachent pas, faisant « cela » quasiment au grand jour !) de la part de ses protagonistes principaux, grâce notamment à une idée de scénario finement travaillée et pas (trop) compliquée à comprendre, avec des répliques profondes bien ciselées et des scènes habilement montés, le tout avec un brin de poésie affichée, une pointe de cynisme patenté et un soupçon de mauvaise foi affirmée. Une comédie sentimentale à quiproquos plutôt subtile, très équilibrée façon « body swap » (souvenez-vous des films Dans la peau d’une blonde, Ce que veulent les femmes, ou de Freaky friday !), qui devrait à la fois plaire aux critiques et, par la même occasion, trouver son public sans trop de problème......

C.LB