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Hostages

Sortie  le  02/08/2017  

De Rezo Gigineishvili avec Tinatin Dalakishvili, Irakli Kvirikadze, Giga Datiashvili, Giorgi Khurtsilava, Giorgi Grdzelidze et Giorgi Tabidze


Géorgie, 1983. Sept amis inséparables issus de la jeunesse dorée rêvent de fuir le régime autoritaire de l’Union Soviétique. Bercés d’idéaux, ils décident de détourner un avion pour s’enfuir et rejoindre le monde libre....
D’après le fait divers le plus violent du pays.


C’est fort courageux de la part du distributeur Konovista de proposer un tel film, de plus d’origine géorgienne, russe et polonaise, en plein mois d’août, sachant que sa provenance tout comme le sujet dépeint et le choix de sa date de sortie au cinéma ne va pas forcément faire déplacer les foules, plus aptes ou, du moins, plus concentrées à se bronzer la couenne en vacances qu’à aller s’enfermer dans une salle obscure ! Quoi qu’il en soit, c’est cette histoire de détournement raté qui a viré au carnage, elle-même tirée d’un évènement réel survenu à Tbilissi, capitale de ce pays du Caucase, qui nous est racontée ici dans l’espoir que cet acte de « piratage de l’air », dont les protagonistes ont payé le prix fort par la suite, ne sera pas oublié de sitôt.
Malheureusement, peu voire pas du tout relayée en son temps par les médias dits occidentaux, cette tragique prise d’otages sous la houlette de jeunes libertaires idéalistes nullement dissidents dans l’âme (tous issus d’un milieu bourgeois plutôt aisé, même pas malheureux et à peine désœuvrés), qui tentaient de partir à l’ouest afin de fuir le régime soviétique sévissant dans leur république (à l’époque intégrée au sein de l’U.R.S.S.), semble être assez mal partie pour atteindre sa cible, tant le scénario pêche par manque d’explications, d’interrogations comme de motivations véritables de la part de ces soi-disant « parasites », ainsi que par leurs réactions incontrôlées dans l’avion (ça dégomme à tout va sans aucune distinction précise) et le procès final qui suivit, expédié à l’image manu militari.
A croire que le réalisateur Rezo Gigineishvili (Heat ; L’amour sans accent ; Sans frontières), lui-même natif de la Géorgie, ne voulait - ou ne pouvait - pas creuser plus ou trop loin la vraie mentalité de ces terroristes amateurs, des « non-patriotes » naïfs considérés comme tel par une bureaucratie dictatoriale et immuable qui passe souvent son temps à fumer et à boire ! Bref, il aurait été sans doute préférable d’aller creuser plus en profondeur le désir qui a poussé ou plutôt décidé cette bande de « faux » rebelles à passer à l’acte (eux-mêmes plus ou moins « otages » d’un pays, d’un régime et, par la force des choses, d’un avion !), prétextant ne pouvoir aller nulle part sans (a)voir le KGB derrière leurs pas (l’idée de liberté est ici simulée), si ce n’est ce besoin de se monter la tête les uns les autres pour des raisons « futiles » (pas du tout ou bien à peine mentionnées à l’écran !) en écoutant par exemple les Beatles (sans doute les disques des Rolling Stones auraient été plus appropriés ou alors mieux fait l’affaire !).
Reste donc un drame typé documentaire/fiction qui aborde une page de l’histoire de la Géorgie, porté par un casting méritant et plutôt bien reconstitué d’une période pas si révolue que ça, assez révélateur d’une certaine ambiance pour ne pas dire d’une impression certaine (celle de la manière forte) qui existait il y a de cela encore 25 ans, à seulement moins de 5 heures « aériennes » de chez nous....

C.LB



 
 
 
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