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La colle

Sortie  le  19/07/2017  

De Alexandre Castagnetti avec Arthur Mazet, Karidja Touré, Thomas VDB, Issa Doumbia, Alexandre Achdjian, Noémie Chicheportiche, Grégoire Montana, Sonia Rolland, Najaa Bensaïd et Oussama Kheddam (


Benjamin hérite injustement de 2 heures de colle un samedi. Il réalise une fois sur place que Leila, la fille dont il est secrètement amoureux, fait partie des collés ce jour-là. Et mieux encore : elle vient s’asseoir à côté de lui car il est le seul à avoir son livre de maths ! Alors qu’il va aux toilettes se rafraîchir les idées, lorsqu’il en revient, il se retrouve projeté comme par magie au moment où Leila vient s’asseoir à côté de lui !
Benjamin est bloqué dans une boucle temporelle : s’il s’éloigne de Leila plus de 3 minutes, il est renvoyé au début de la colle ! Et tout ça parce que le génie de l’application Akinator a exaucé son vœu de la veille : « Je voudrais que Leila et moi on soit ensemble »…
Coller aux basques de Leila jusqu’à la sortie, obtenir un baiser de gré ou de force, Benjamin va tout tenter pour sortir de ce piège, en se coltinant un pion tortionnaire, un gardien libidineux, une infirmière un peu spéciale et la pire bande de cancres du lycée….


Qui n’a jamais été au moins une fois « collé » dans sa vie collégienne ou lycéenne ? Sûrement pas ou plutôt jamais dans les conditions dépeintes ici ! Pensez donc, dans un bâtiment scolaire abandonné, complètement désaffecté et tagué de partout, à travers une ambiance on ne peut plus aberrante, entouré de la crème des ratés ou, si vous préférez, de la pire espèce de racailles qui soit et de blaireaux bien clichés (le révolté, la beurette, le m’as-tu-vu, le geek ou nerd, le cancre...) comme on en a déjà-vu à maintes reprises dans des films dit générationnels ! Bref, un ramassis d’ados « craignos » pour ne pas dire « chelous » à éviter à tout prix ou, du moins, à ne surtout pas croiser à la sortie d’un bahut ni à fréquenter d’aucune manière !
Si la caricature est forcément de mise, c’est tout simplement parce qu’il faut bien que cette production, plutôt assez potache sur les bords, s’adresse à toutes nos chères têtes blondes –d’autant plus si celles-ci s’en prennent « plein la gueule » au passage ! –, jamais avares de rigoler un bon coup (et certains passages font assurément sourire) et de voir que cela peut être encore pire ailleurs, même dans une fiction. Justement, à ce sujet, on nage cette fois en « plein délire » grâce à un voyage en forme de brèche spatio-temporelle, un procédé narratif déjà utilisé à plusieurs occasions mais qui néanmoins a fait ses preuves sur grand écran auprès d’un public ciblé jeune (souvenez-vous de la trilogie Retour vers le futur, Fréquence interdite, Men in black 3, Source code ; Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, Donnie Darko, Terminator, X-Men – days of future past, et plus récemment Edge of tomorrow, sans oublier bien sûr Un jour sans fin, le plus proche de ce scénario-là !).
Et pour cela, rien de plus intéressant que de choisir de nouveaux visages d’acteurs et d’actrices à la personnalité forte afin de parfaire cet ensemble « mosaïque » (notamment ceux de Arthur Maze – vu entre autres dans Un secret, Simon Werner a disparu, 20 ans d’écart, Victoria, et dernièrement K.O. - ; Karidja Touré – aperçue dans Bande de filles et Ce qui nous lie - ; Thomas VDB – Bienvenue à Marly-Gomont, Brice 3, La folle histoire de Max et Léon, ainsi qu’animateur truculent - ; Alexandre Achdjian – Les lascars - ; Noémie Chicheportiche – Jamais de la vie ! - ; Grégoire Montana – La dernière leçon, L’avenir -), ponctués d’interventions amicales plutôt sympathiques (la « bombasse » Sonia Rolland, le drôlissime Issa Doumbia – Nos chers voisins -, la méconnaissable Najaa Bensaïd, et l’incroyable Oussama Kheddam – Les cow-boys, Cherchez la femme, K.O. -).
Que du beau monde en huis-clos qui s’en donne à cœur-joie et qui ne demande qu’à déraper dans la plus pure folie dialoguée (quel langage typé jeune !), frénétique, initiatique, libératrice et « fantastique » qui soit, sur fond de spontanéité, d’un peu de social et de (beaux et bons) sentiments à la clé, pour mieux permettre au réalisateur Alexandre Castagnetti (Amour et turbulences) de continuer sur sa lancée exploratrice, estampillée période exploitée à fortes contenances « jeunesse » voire écolière (Tamara ; Le grimoire d’Arkandias).....

C.LB



 
 
 
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