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Tom of Finland

Sortie  le  19/07/2017  

De Dome Karukoski avec Pekka Strang, Jessica Grabowsky, Lauri Tilkanen, Jakob Oftebro, Taisto Oksanen, Seumas Sargent et Niklas Hogner


Touko Laaksonen, officier héroïque de la Seconde Guerre mondiale, est de retour en Finlande. Mais la vie à Helsinki n’est pas de tout repos. La persécution contre les homosexuels est insidieuse les contraignant le plus souvent à se marier et avoir des enfants. Touko trouve alors refuge dans l’art dessinant dans le plus grand secret des hommes musclés, désinhibés et fiers d’être gays.

Et dire que de simples dessins, certes provocateurs pour ne pas dire quelque peu obscènes sur les bords mais néanmoins bel et bien évocateurs de certaines mœurs et on ne peut plus explicites quant à sa représentation, bref très frappant et cela d’ailleurs dans tous les sens du terme, peuvent changer bien des regards comme faire notamment évoluer les mentalités ou, entre autres, faire bouger et avancer plusieurs causes ou actions tel que le droit d’exister défendu par les homosexuels ! En effet, les « œuvres », aussi pornographiques qu’artistiques du défunt Tom of Finland, ont permis aux gays de se faire reconnaître et accepter comme tel auprès du reste du monde, que ce soit d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique. Cet homme fut en quelque sorte l’artisan voire l’instigateur ou du moins l’auteur, devenant ainsi le porte-parole (en images), de leurs droits et autres émancipations, leur permettant ainsi d’afficher leur « différence » à la vue de tous, surtout auprès d’une population pudibonde et conservatrice, peu enclin à les voir se tenir la main, s’embrasser en public ou bien encore à fréquenter des parcs pour vivre leur sexualité « débridée » en toute liberté.
Cette autobiographie à la panoplie certifiée 100% cuir, autour de la vie de ce dessinateur et peintre controversé, à la fois « reconnu » et influent – et encore aujourd’hui - au sein d’un certain milieu culturel – musical, mode, photographie - (il fut « honoré » à plusieurs reprises pendant son existence), nous permet de découvrir un personnage d’abord plutôt assez mal dans sa peau (vivant avec sa sœur tendance « vieille fille » compréhensive, tout en évitant les répressions policières dans son pays) qui va, tel un papillon, prendre son envol grâce à ses « représentations » dangereuses passibles de prison, très « connotées » militaires (bottes, veste, casquette...), qui lui permettront petit à petit de vivre « pleinement » de son art. Rien de véritablement provoquant ou de choquant à premières vues dans ce film qui raconte l’ascension certes assez lente (et le rythme l’est tout autant !) mais tellement fédératrice pour pas mal de personnes devant se cacher pour assouvir leurs désirs de vivre sans entrave.
Le réalisateur finlandais Dome Karukoski, plus connu pour sa comédie Very cold trip sorti en 2011 et récompensé à de multiples occasions, s’est attaqué à une fresque aussi « amorale » dans l’esprit et le fond (les magazines « sales et vulgaires ») qu’« audacieuse » dans la forme à travers plusieurs flash-back, pleine de retenue, de non-dits et de sensibilité, soulignée par des regards qui en disent long sur les intentions de chacun, bercée par une BO qui évolue du classique austère au disco entraînant (malgré l’arrivée de ce « foutu virus » !), ainsi que filmée d’une manière assez stylisée et légèrement sophistiquée. Une découverte....

C.LB



 
 
 
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