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Un profil pour deux

Sortie  le  12/04/2017  

De Stéphane Robelin avec Pierre Richard, Yaniss Lespert, Fanny Valette, Stéphane Bissot, Stéphanie Crayencour et Gustave Kerven


Pierre, veuf et retraité, ne sort plus de chez lui depuis deux ans. Il découvre les joies d'internet grâce à Alex, un jeune homme embauché par sa fille pour lui enseigner les rudiments de l'informatique. Sur un site de rencontre, une ravissante jeune femme, Flora63, séduite par le romantisme de Pierre, lui propose un premier rendez-vous. Amoureux, Pierre revit. Mais sur son profil, il a mis une photo d’Alex et non la sienne. Pierre doit alors convaincre le jeune homme de rencontrer Flora à sa place.

« Sensible, doux, intelligent, profond et sincère » ! C’est en ces termes que l’on pourrait parfaitement résumer l’ambiance qui règne dans ce petit film tout simple, très pétillant, sans prétention et plutôt amusant malgré quelques lenteurs au démarrage. En effet, nous sommes en présence d’une comédie romantique d’un drôle de genre, assez théâtral autant dans sa forme (un huis-clos autour de 4 personnages principaux) que dans son fond (une version actuelle de Cyrano de Bergerac revisitée à la sauce moderne via l’ordinateur et internet) où la part belle est faite à la fois aux dialogues et aux verbes subtilement écrits et dits, ainsi qu’aux acteurs pleins de nuance, autant dans l’émotion que dans la fantaisie.
Ce n’est donc pas pour rien si l’on retrouve entre autres l’excellent Pierre Richard (qui avait déjà joué dans le précédent et 1er film du réalisateur Stéphane Robelin intitulé Et si on vivait tous ensemble !), toujours égal à lui-même dans le style « petit garçon » genre adulescent aussi naïf qu’innocent, mais sans en faire trop (« rien ne vaut la spontanéité ! ») tout en s’accaparant quelques-unes des meilleures scènes et cela dans la peau d’un « vieux » ronchon et agoraphobe qui ne supporte pas la solitude ; suivi de près par le très touchant et néanmoins fort pataud Yaniss Lespert (frère de Jalil avec une ressemblance certaine, et vu dans Le petit lieutenant, A l’aveugle et Le prénom) avec des faux airs de Droopy quelque peu gêné, ainsi que la resplendissante Fanny Valette (aperçue dans Molière, La loi de Murphy, La traversée et A love you) d’une délicatesse et d’une sensualité à toute épreuve, la délicieuse Stéphane Bissot (présente dans Un heureux évènement, La marche, Les chevaliers blancs, et Maman à tort) en fille bienveillante de Pierre Richard, sans oublier la pimpante Stéphanie Crayencour (Oscar et la dame rose ; Nos résistances ; Les visiteurs : la révolution) en petite fille de ce dernier adepte de l’attachement version maternage.
Aucune moment déplacé ni passage malsain ni passage ne vient ternir d’une manière ou d’une autre cette histoire attendrissante en pleine évolution, d’abord de rencontre, puis d’amitié, ensuite de substitution et enfin d’amour, d’une pudeur et d’une subtilité plutôt rare au cinéma ces temps-ci ! On le doit autant au casting, d’une réelle véracité à l’écran et d’une grande présence d’esprit, qu’au cinéaste et au compositeur spécialement inspirés, en l’occurrence Vladimir Cosma que l’on avait plus entendu depuis longtemps (escompté les derniers films de Jean-Pierre Mocky)....

C.LB



 
 
 
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