en 
 
 
cinema

 
 

The young lady

Sortie  le  12/04/2017  

De William Oldroyd avec Florence Pugh, Cosmo Jarvis, Paul Hilton, Naomi Ackie et Christopher Fairbank


1865, Angleterre rurale. Katherine mène une vie malheureuse d’un mariage sans amour avec un Lord qui a deux fois son âge. Un jour, elle tombe amoureuse d’un jeune palefrenier qui travaille sur les terres de son époux et découvre la passion. Habitée par ce puissant sentiment, Katherine est prête aux plus hautes trahisons pour vivre son amour impossible.

Dès les premières images, l’atmosphère est installée, à la fois froide, austère, stricte et presque figée, dans une grande maison quasiment sans vie où seules les bonnes manières ainsi que les mœurs plutôt rigides du 19ème siècle sont appliqués à la lettre. Comment voulez-vous alors que cette « young lady » quelque peu oisive, fraîchement mariée, franchement cloîtrée contre son gré (elle est « attachée depuis trop longtemps », prisonnière en quelque sorte !), puisse s’épanouir correctement et convenablement entre un mari autoritaire qui ne remplit pas ses fonctions et autres obligations d’époux par « manque de vigueur », un beau-père tout aussi dur et méprisable que son fils, une servante qui fait office de témoin malgré elle, pour le moins atterré devant certains agissements, et un beau garçon d’écurie qui conviendrait tout à fait à ses grands appétits, pardon, grands besoins « d’émancipation » ?
Sans vous raconter de quoi il en retourne précisément, sachez juste qu’il va y avoir péril en la demeure, que cette jeune coquine, effrontée et de surcroît dévergondée au caractère d’ailleurs bien trempée, va prendre l’air voire « s’échapper » dans tous les sens du terme, bousculant au passage plusieurs conventions et autre formes de moralité bien pensantes avec un malin plaisir (d’où quelques drôles de réparties plutôt assez cinglantes, très modernes pour l’époque !), décidant d’agir sans vergogne ni courbette en son âme et conscience sans l’aval « hiérarchique » des maîtres des lieux (elle commence par diriger tout et tout le monde au point de faire tourner en bourrique chacun !), répondant avec un aplomb digne d’une aïeule respectable et respectée, se comportant comme une femme libérée et indépendante bien prématurément, jusqu’à même échafauder des plans particulièrement machiavéliques pour mieux assoir son autorité sans quasiment aucun partage. A ses côtés, Madame Bovary aurait l’air d’une oie rougissant à peine sortie du couvent !
Pour jouer une telle « héroïne » ou du moins une garce sans foi ni loi, il a fallu à l’écran toute la force de persuasion de Florence Pugh (vue dans The falling) pour se glisser – avec sa belle voix grave - parfaitement et avec aisance dans la peau de ce personnage implacable et peu recommandable, pour ne pas dire diabolique, avec un délice inavouable, une présence marquante et une interprétation au cordeau. A ce sujet, le réalisateur William Oldroyd (dont c’est ici le 1er long métrage) a tourné au plus près d’elle, sans placer beaucoup de dialogues ni de prises de vue extérieures, se contentant tout simplement de la filmer dans ses multiples faits et gestes, et se recentrant essentiellement sur les agissements de ce « poison » ou plutôt de cette « serial-killeuse » bien avant l’heure...

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique