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Fantastic birthday

Sortie  le  22/03/2017  

De Rosemary Myers avec Bethany Whitmore, Harrison Feldman, Eamon Farren, Tilda Cobham-Hervey, Matthew Whittet, Danielle Catanzariti et Imogen Archer


Greta Driscoll, jeune fille introvertie, est en passe de franchir le cap de ses 15 ans. Seule ombre au tableau : elle ne veut pas quitter le monde douillet et rassurant de l’enfance, une bulle dans laquelle elle s’enferme avec son seul ami au collège, Elliott.
Quand ses parents lui annoncent l’organisation d’une grande fête pour son anniversaire, elle est prise de panique. Le grand soir, elle va basculer dans un univers parallèle un peu effrayant et complètement absurde dans lequel elle va devoir affronter ses peurs pour pouvoir se trouver et aborder autrement cette nouvelle ère.


Le terme « fantastic » porte bel et bien son nom tant les références sont légion ici, notamment celles à des contes certes plus ou moins de fées mais néanmoins originaux, à un monde imaginaire, plutôt bizarre, assez décalé et quelque peu azimuté, voire même légèrement absurde sur les bords, peuplé de drôles de personnages particulièrement bigarrés (dans tous les sens du terme d’ailleurs !), au look rétro (très années 60/70), aux allures démodées comme aux démarches dépassées. C’est que ce film s’inspire beaucoup de certains réalisés par quelques prestigieux aînés, en l’occurrence ceux de Wes Anderson (on pense entre autres à Rushmore, La famille Tenenbaum, La vie aquatique, Moonrise kingdom et dernièrement, à The Grand Budapest Hotel), ceux de Paul Thomas Anderson (notamment à Punch-drunk love), mais aussi à ceux de cinéastes nordiques tels que Lars von Trier avec Les idiots ou alors Anders Thomas Jensen avec Les bouchers verts et Men & chicken.
Bref, une mise en scène à l’approche très singulière, où la façon de filmer et le cadrage parfois très serré sont souvent aussi importants que tout le reste, c’est-à-dire ce qui se passe autant au 1er plan que juste derrière, au second plan, où les protagonistes, pour la plupart statiques comme figés (un peu à l’image de l’affiche ci-dessus), ressemblent à des clowns sortis de leur boîte, avec des accoutrements d’antan ridicules ou alors des costumes stricts et criards au possible, arborant pour certain(e)s « un(e) de ces tronches » de demeuré(e)s sur fond de gags désuets à faire sourire et même rire dès leur apparition à l’écran. On ne peut que féliciter la réalisatrice australienne Rosemary Myers qui, pour son 1er long métrage, a réussie à nous faire voyager dans un milieu peu conventionnel au cinéma, celui loufoque et enfantin qu’elle explore souvent par le biais du théâtre et cela à travers des pièces fort créatives qui traitent de l’univers de l’adolescence.
Il est question cette fois précisément de transition, du passage d’une ado à l’âge adulte, d’une jeune fille innocente, un peu perdue, en pleine période de confusion, pas encore sortie de sa coquille ni franchement émancipée mais que ses proches poussent à s’ouvrir au monde qui l’entoure, (interprétée par Bethany Whitmore, encore inconnue chez nous), entourée d’une multitude d’intervenants plus rigolos et déphasés, voire « retardés » les uns que les autres. Si la 1ère partie est plutôt fort distrayante, on est moins attiré par la 2ème période trop « bon enfant » qui s’étiole à la longue, celle dite de la « forêt adolescente » qu’elle rêve dans son sommeil, peuplée d’êtres aux déguisements hallucinants, aussi douteux que dangereux, aussi pervers qu’obscurs, au point de casser un tant soit peu l’ambiance générale. Qu’importe, c’est déjà bien d’avoir su aborder un sujet aussi imaginatif, coloré, intemporel et délirant que celui-ci, sur fond d’une BO estampillée disco (merci entre autres à Sylvester et son tube You make me feel !)...

C.LB



 
 
 
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