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La tortue rouge (sur Ciné + Famiz)

Sortie  le  16/01/2022  

De Michael Dubok de Wit avec des bruits et de la musique (sur Ciné + Famiz les 16 et 26/01 + le 05/02)


À travers l’histoire d’un naufragé sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, de crabes et d’oiseaux, La Tortue rouge raconte les grandes étapes de la vie d’un être humain.

Techniquement, il n’y a rien à redire, c’est un très beau film d’animation d’une grande qualité aussi bien visuelle (un mélange de moderne - le numérique - et de tradition – façon artisanale -, avec la mer qui paraît vraie tout comme la végétation d’ailleurs !) que sonore (un fond plus ou moins ample et quasi omniprésent qui fait la part belle à une BO musicale à la fois majestueuse et évanescente, aux bruits ambiants et aux mouvements d’animaux, le tout dans un décor complètement exotique), d’un réalisme flagrant tout en restant légèrement minimaliste sur les bords, bref, une mise en scène simple sans être nullement simpliste, loin de là !
Scénariquement parlant, c’est autre chose ! Si cette version de Robinson Crusoé revue et corrigée à la sauce un peu surnaturelle (un tsunami plutôt imposant), voire parfois fantastique (un jeune garçon amphibien), sans aucun dialogue (à part quelques rares respirations et cris d’énervement) et avec tout un bestiaire dans l’esprit d’une fable de Lafontaine (des mouettes piaillantes, des tortues géantes et des crabes joueurs), l’histoire manque cruellement de rythme, de suivi narratif, de profondeur, en un mot, de consistance limite digne d’intérêt. Autant le début nous semble intéressant avec cet homme qui échoue sur une île déserte, tentant de survivre tant bien que mal tout en essayant de construire un radeau, autant la suite tourne en rond comme si le réalisateur ne savait plus comment continuer et finir son récit. S’ensuit alors une multitude de plans sans véritable raison d’être (une bouteille vide que l’on remplie, puis que l’on abandonne, puis que l’on retrouve à nouveau pour mieux la laisser tomber une nouvelle fois !), de scènes de végétation récurrentes, de comportements et de regards inexpressifs au possible.
Même si cette production du néerlandais Michael Dubok de Wit (Le moine et le poisson, César du meilleur court-métrage en 1994 et nommé aux Oscars), cosignée par les prestigieux studios d'animation japonaise Ghibli, a remporté le Prix Spécial d’Un Certain Regard au dernier festival de Cannes, cette ode à la nature aussi bien humaine qu’animale et végétale est lancinante et peu attractive, jouant trop la carte de la nuance dite symbolique et même philosophique sans malheureusement aucun effet solide au final, au point de lasser purement et simplement le spectateur....

C.LB



 
 
 
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