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Dans les forêts de Sibérie (sur Ciné + Premier)

Sortie  le  06/09/2022  

De Safy Nebbou avec Raphaël Personnaz et Evgueni Sidkhine (sur Ciné + Premier les 06, 08, 23, 26 et 27/09)


Pour assouvir un besoin de liberté, Teddy décide de partir loin du bruit du monde et s’installe seul dans une cabane, sur les rives gelées du lac Baïkal.
Une nuit, perdu dans le blizzard, il est secouru par Aleksei, un Russe en cavale qui vit caché dans la forêt sibérienne depuis des années.
Entre ces 2 hommes que tout oppose, l’amitié va naître aussi soudaine qu’essentielle.


Vous qui (re)cherchez peut-être un dépaysement visuel plutôt assuré, voire même quasi total, vous allez être ici bel et bien servi – et cela dans tous les sens du terme - ! Des paysages à perte de vue, pas vraiment à vous coupez le souffle mais néanmoins suffisamment pour vous réconcilier à tout jamais avec les beautés dans toutes leurs splendeurs que nous offre « Dame Nature » : des étendues sans pratiquement aucune trace ni âme « humaine » qui vive à plusieurs lieux à la ronde (si ce n’est bien sûr animal), des collines et des forêts presque désertes, un lac gelé qui craque et gronde de temps à autre, bref, une contrée lointaine à la fois froide, silencieuse, pleine d’espace et de solitude. Comme le dit si justement l’un des protagonistes du film, « c’est l’endroit idéal non pas pour rêver mais plutôt pour se suicider » !
Il faut déjà remercier le réalisateur Safy Nebbou (Le cou de la girafe ; L’autre Dumas ; Comme un homme) qui, à travers une sorte d’hommage amoureux rendu à un univers authentique, a su parfaitement rendre en images pour le moins somptueuses – et plus ou moins sous la forme d’un documentaire cinématographique très élaboré – les multiples moyens et les diverses façons de (sur)vivre dans la taïga, en étant confronté à des conditions réelles extrêmes d’une densité mais aussi parfois d’une rudesse absolue. Tirée du récit de l’écrivain Sylvain Tesson sorti en librairie en 2011 (Prix Médicis Essai, attribué la même année), cette incroyable aventure en solitaire est celle d’un homme « chef de projet multimédia » mais « étourdi par la vie » (interprété par Raphaël Personnaz – La princesse de Montpensier ; La chance de ma vie ; Anna Karénine ; Quai d’Orsay ; L’affaire SK1 -, à la « belle gueule » angélique, au visage aussi doux que lumineux, aux expressions certes graves mais apaisantes, et aux impressions pleines de justesse) qui, sur un coup de tête et à la recherche d’une trêve existentielle (« je suis libre car mes jours le sont ») et d’une rupture avec son quotidien, a décidé de se déconnecter, de se retrouver avec la nature - et parfois même dans le plus simple appareil ! -, et qui pour cela est parti s’isoler pendant au moins un an au « trou du cul » du monde, dans une cabane en Sibérie.
Aussitôt dit et ainsi fait, vous en serrez quitte pour un formidable voyage tendance écologique plus proche d’une expérience avec soi-même (notamment celle vécue par les 2 acteurs principaux) que d’un simple pari avec autrui, la découverte d’une région inhospitalière fort heureusement encore vierge, protégée de l’invasion humaine (et pour cause, vues les températures qui y règnent !), des situations aussi cocasses qu’inopinées et des rencontres insolites (celles avec un ours et un fugitif, joué par l’imposant Evgueni Sidkhine d’origine russe), le tout sur fond d’une belle histoire d’amitié, d’assez peu de dialogues (plutôt en voix off) et d’une BO magistralement composée par Ibrahim Maalouf.
Vous voilà maintenant prévenu : si l’idée d’un duel avec les éléments vous inspire, celle d’aller vous « perdre » quelque part ailleurs afin de vous laisser « bercer » de la manière la plus simple et la plus traditionnelle qui soit au rythme des caprices de la nature environnante, sachez bien vous préparer physiquement, moralement et psychologiquement à l’avance, afin d’être capable de vous confronter au milieu ambiant dans lequel vous allez vous retrouver et vous baigner, mais aussi de pouvoir endurer certains évènements déchaînés (tels que des tempêtes de neige à répétition) ! Attendez-vous donc à un combat quasi permanent plein de surprises et de péripéties parfois copieusement « mouvementées » !

C.LB



 
 
 
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