en 
 
 
cinema

 
 

Dark places (sur Ciné + Premier)

Sortie  le  10/02/2024  

De Gilles Paquet-Brenner avec Charlize Theron, Nicholas Hoult, Chloe Grace Moretz, Christina Hendricks, Drea de Matteo, Tye Sheridan et Corey Stoll


1985. Libby Day a 8 ans lorsqu’elle assiste au meurtre de sa mère et de ses sœurs dans la ferme familiale. Son témoignage accablant désigne son frère Ben, alors âgé de 16 ans, comme le meurtrier.
30 ans plus tard, un groupe d’enquêteurs amateurs appelé le Kill Club convainc Libby de se replonger dans le souvenir de cette nuit cauchemardesque. De nouvelles vérités vont émerger, remettant en cause son témoignage clé dans la condamnation de son frère.


L’actrice Charlize Theron reviendrait-elle aux films dramatiques tel quel l’avait fait d’ailleurs avec succès dans le biopic Monster sorti en 2003, Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle de serial-killeuse à la clé ? C’est à croire dans ce thriller plus ou moins déguisé en polar, où la belle Charlize a troqué son apparence physique pour le moins méconnaissable à l’époque, notamment à grands coups de fausses dents, d’un masque en latex et d’une quinzaine de kilos en plus, pour cette fois une allure plutôt décontractée à travers une attitude très typée ado, jeans sale, tee-shirt déchiré, cheveux courts de surcroît et casquette bien visée sur la tête en prime ! Un rôle à nouveau de « transformation » qui semble lui aller assez bien, d’autant qu’elle paraît à l’écran encore plus juvénile que d’habitude, pas loin de la « petite fille » déboussolée qu’elle interprète ici.
En revanche, côté intrigue, elle donne plutôt l’impression de manquer de motivation, pas franchement intéressée par l’enquête en cours ni véritablement pressée de découvrir la vérité sur une histoire qui remonte 28 ans en arrière, exactement comme celle survenue et qu’elle a vécu dans sa propre existence alors qu’elle n’était qu’une enfant, lorsque sa mère a tué son père qui la battait. A croire que, dans ce film-là, à l’âge qu’elle a – à seulement 8 ans - au moment des crimes perpétrés sur toute sa famille, elle veuille avancer à reculons, faisant exprès d’avoir beaucoup de mal à essayer de se souvenir de ce qui s’est passé presque 3 décennies auparavant ! Heureusement qu’une bande de « geeks » illuminés et obsédés par cette affaire, voire même un peu tarés sur les bords – des collectionneurs de faits-divers qui tentent d’élucider d’anciens meurtres aujourd’hui classés - est là pour lui rafraîchir la mémoire et de l’aider à faire le deuil ou, du moins, à pardonner ses fausses déclarations passées !
Si eux, ces jeunes « élucideurs », l’évaluent surtout avec passion, elle en revanche le fait plutôt en désespoir de cause, voulant bien faire mais foirant lamentablement dans son approche confuse pour ne pas dire complexe de l’enquête. C’est que ce « dossier » est adapté du best-seller de Gillian Flynn – le même auteur que le fameux roman Les apparences publié en 2012 (rebaptisé Gone girl au cinéma) -, Les lieux sombres, sorti lui en 2009, et qu’en pareil cas, il faut avoir le regard très affûté et la maîtrise narrative bien chevillée au corps pour réussir là où les américains, comme David Fincher par exemple, réalisateur du fameux Gone girl, réussissent parfaitement ce genre de mise en scène.
Gilles Paquet-Brenner a beau avoir donné corps et âme à des films tirés de romans, tels que Les jolies choses, U.V. ou bien encore Elle s'appelait Sarah, il n’en est pas moins encore un peu amateur – à grands renforts de flash-back en noir & blanc lancinants et de misérabilisme ambiant - dans ce domaine de prédilection souvent squatté ou accaparé par des cinéastes d’outre-Atlantique.

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique