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Le labyrinthe (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  24/12/2021  

De Wes Ball avec Dylan O’Brien, Thomas Brodie-Sangster, Ami Ameen, Will Poulter, Kaya Scodelario, Ki Hong Lee et Jacob Latimore


Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d’autres garçons dans un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. Il n’a plus aucun souvenir du monde extérieur, à part d’étranges rêves à propos d’une mystérieuse organisation appelée W.C.K.D. En reliant certains fragments de son passé, avec des indices qu’il découvre au sein du labyrinthe, Thomas espère trouver un moyen de s’en échapper.

Après les films romanesques du style Twilight, et après ceux d’anticipation ou du type Divergente ou alors Hunger games, voici la nouvelle saga qui s’annonce à l’écran, tirée d’un roman, voire souvent d’une trilogie – en général des best-sellers internationaux (ici, celui de science-fiction écrit par James Dashner et publié en 2009) – et adaptée en grandes pompes à l’écran, toujours autant destinée à une tranche très ciblée de spectateurs, des jeunes disons plutôt ados ! Et comme toute production de cet acabit qui se respecte - un dystopique, registre très prisé et bien exploité par les studios hollywoodiens en ce moment, qui dépeint un univers fictif sans joie ni espoir de bonheur où évolue de jeunes héros avides d’autre chose comme de liberté -, on (ré)utilise des subterfuges scénaristiques déjà employés pour que ce public puisse retrouver quelques repères encore tièdes, laissés dans leurs toutes dernières séries et autres mythes vus précédemment au cinéma.
En effet, il n’est pas rare d’emprunter certaines situations ou règles, certains principes ou genres aperçus récemment ailleurs pour bien (re)définir où nous sommes, avec qui on est et de quoi il en retourne. C’est le cas ici avec la distinction très claire qui est faite parmi tous ces garçons prisonniers dans un « bloc », entre les « coureurs », les « blocards », les « bâtisseurs », les trancheurs », sans oublier même les « griffeurs », exactement comme dans Divergente avec les « érudits », les « audacieux », les « altruistes », les « sincères » et les « fraternels ». Ainsi, chacun (r)entre dans une catégorie bien définie à l’avance, histoire de savoir quel sera celui ou bien celle qui changera de rang, de grade ou alors de classification en cours de route ! Passé ce constat, on n’a plus qu’à accepter la suite, c’est-à-dire comment réussir des tests, se lancer des défis, remporter des épreuves et se révéler face à un groupe plus ou moins hostile, le tout à grands renforts de belles valeurs morales défendues, du style l’entraide, la solidarité, le courage, la reconnaissance et la fraternité mais aussi la peur de s’évader, d’affronter l’inconnu, d’aller de l’autre côté d’une barrière considérée comme infranchissable, ainsi que l’appréhension devant l’ignorance d’un monde sans doute meilleur que celui dans lequel on vit.
Quoi qu’il en soit, il faut remarquer que cette expérience à la dure, dite aussi « ultime », est plutôt bien agencée, représentée par des comédiens crédibles (Dylan O'Brien, vu dans Les stagiaires et la série Teen wolf ; Thomas Brodie-Sangster, aperçu dans Love actually et la série Game of thrones ; Ami Ameen, présente dans Le majordome ; et Will Poulter qui jouait dans Le Monde de Narnia : l'odyssée du chasseur d'Aurore), des effets spéciaux d’une grande qualité, que ce soit ceux des créatures biomécaniques monstrueuses (les fameux « griffeurs ») ou les images de synthèse des immenses murs bétonnés du labyrinthe, et surtout par un intrigue narrative rondement menée qui joue parfaitement sur les attentes et les angoisses de chacun des protagonistes.
On aura une pensée toute particulière pour l’univers oppressant, voire étouffant dans lequel tous ses personnages évolue, le même que celui rencontré dans le film Cube du réalisateur Vincenzo Natali sorti en 1997 où un groupe de personnes, sans savoir pourquoi, se retrouvait enfermé dans une prison surréaliste, un labyrinthe sans fin constitué de pièces cubiques communicantes, dont certaines étaient équipées de pièges mortels. Et, au fur et à mesure que la peur grandissait chez eux, les conflits personnels et les luttes de pouvoir s'amplifiaient. Néanmoins, il leur faudrait réussir à s'associer s’ils voulaient échapper un jour à une mort certaine. Comme quoi, tout se transforme et se recycle d’une manière ou d’une autre !

C.LB



 
 
 
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