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Sin City : j’ai tué pour elle (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  26/03/2024  

De Robert Rodriguez et Frank Miller avec Jessica Alba, Powers Boothe, Josh Brolin, Rosario Dawson, Joseph Gordon-Levitt, Eva Green, Dennis Haysbert, Stacy Keach, Jaime King, Ray Lioota, Jeremy Piven, Mickey Rourke et Bruce Willis


Dans une ville où la justice est impuissante, les plus désespérés réclament vengeance, et les criminels les plus impitoyables sont poursuivis par des milices.
Marv se demande comment il a fait pour échouer au milieu d'un tas de cadavres. Johnny, jeune joueur sûr de lui, débarque à Sin City et ose affronter la plus redoutable crapule de la ville, le sénateur Roark. Dwight McCarthy vit son ultime face-à-face avec Ava Lord, la femme de ses rêves, mais aussi de ses cauchemars. De son côté, Nancy Callahan est dévastée par le suicide de John Hartigan qui, par son geste, a cherché à la protéger. Enragée et brisée par le chagrin, elle n'aspire plus qu'à assouvir sa soif de vengeance. Elle pourra compter sur Marv…
Tous vont se retrouver au célèbre Kadie's Club Pecos de Sin City…


Quasiment 10 ans après les premières aventures au cinéma de Sin City, une ville du vice et du pêché adaptée d’un comic-book créé et dessiné par Frank Miller, rien n’a vraiment ni beaucoup changé : c’est toujours autant infesté de marginaux et criminels de tout poil (notamment ceux de Mickey Rourke qui ressemble de plus en plus à un loup-garou, alors qu’Eva Green l’est, elle, à – et au - poil !), de flics aussi ripoux que corrompus, ainsi que de femmes fatales et de ce côté-là, ça pullule de belles « pépés » comme dans le premier volet. D’ailleurs à ce sujet, on retrouve ici quasiment les mêmes protagonistes (Jessica Alba, Rosario Dawson, Jaime King), à 2 ou 3 exceptions près (Eva Green, mi-sorcière et mi-prédatrice, en « déesse » aussi glamour que sexy pour ne pas dire souvent dans son plus simple appareil, et Lady Gaga à travers une courte apparition en serveuse ultra-relookée). Si en plus, la plupart d’entre elles effectue des strip-teases en tenues moulantes pour le moins provocantes, histoire de ne pas gâcher notre plaisir (ni celui des réalisateurs et producteurs), alors que demander d’autre ?
Sans doute un peu plus d’originalité scénaristique et d’intrigues narratives ! Il est encore question d’un peu toujours des mêmes situations, stéréotypées à outrance et caricaturées à l’extrême : de vengeance (2 fois de suite ici), de flingues et autres armes blanches (qui tombent souvent du ciel miraculeusement : en BD comme à l’écran, on peut tout se permettre, n’est-ce pas !), de bagarres et de tueries (certes stylisées graphiquement mais complètement invraisemblables), de parties de poker (aussi rapides que prévisibles), de « gueules » cassées de durs à cuire (et il y en a, un festival de tronches parodiques de circonstance, autant du côté des méchants que des gentils !), de regards qui en disent long (mais pas très profonds), de phrases toutes faites (sur fond de voix off bien grave), en résumé, de la même histoire que précédemment, un thriller toujours mâtiné de clichés éhontés en hommage évident aux grands films noirs des années 30 et 40 !
Le réalisateur Robert Rodriguez, à nouveau secondé par l’auteur lui-même, Frank Miller, ne s’est pas trop cassé la nénette ni creusé les méninges, lui qui nous sert à chaque fois ses éternels fantasmes visuels (souvenez-vous de ceux rencontrés dans Une nuit en enfer – déjà du strip-tease -, Desperado 1 & 2 – déjà de la violence -, Planète terreur et Machete 1 & 2 – déjà de la boucherie - !). Le premier chapitre, sorti en 2005 et devenu culte, avait l’avantage d’être surprenant, voire bluffant par moment, d’autant que l’univers dépeint avait de quoi laisser libre court à pas mal d’imagination. Cette fois, cette suite, proche d’un mélo(drame) bourré d’action, ne fait de ressasser ce qui a déjà été proposé auparavant, réexploitant inlassablement les mêmes cadrages et empilant de façon redondante les mêmes détails, les mêmes lieux, une bonne partie des personnages présents précédemment (Bruce Willis rempile brièvement en fantôme), en un mot, le même « suspense », toujours en noir & blanc avec ici et là quelques détails colorés (une explosion, un manteau, un rouge à lèvres, une tête,...). Dommage que Quentin Tarrantino n’ait pas été à nouveau là pour y mettre son petit grand de sel (il était coréalisateur sur le premier Sin City)....

C.LB



 
 
 
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