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Nos étoiles contraires (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  01/11/2021  

De Josh Boone avec Shalene Woodley, Ansel Elgort, Nat Wolff, Willem Dafoe, Laura Dern, Sam Trammel et Milca Govich (sur Ciné + Emotion les 01, 02, 04, 06 et 10/11)


Hazel Grace et Gus sont 2 adolescents hors-normes, partageant un humour ravageur et le mépris des conventions. Leur relation est elle-même inhabituelle, étant donné qu’ils se sont rencontrés et sont tombés amoureux lors d'un groupe de soutien pour les malades du cancer.

Sortez les mouchoirs, ça va pleurer à grosses gouttes dans les chaumières, voilà l’exemple-type de l’usine à tire-larmes dans toute sa splendeur, sponsorisée par la marque Kleenex ! En effet, vous n’échapperez pas ici aux nombreuses séquences émotions, aux bons sentiments bien sirupeux fabriqués à la pelle, aux grandes leçons de courage comme de sagesse devant l’adversité, ainsi qu’aux pleurs autant à l’écran que ceux de vos voisin(e)s. Car, il faut bien le préciser, c’est une histoire d’amour certes mais qui finit mal, assez classique dans sa forme et qui est malheureusement condamnée à le rester même dans son fond, destinée à un public plutôt ado à forte proportion féminine, toujours prête à glousser à chaudes larmes à la moindre occasion qui se présente ! Bref, du remplissage « so romantic » à fort potentiel émotionnel pour midinettes en manque de sensations mélancoliques !
Cette production, adaptée du best-seller de John Green, a beau tirer sur la corde sensible du trouble, de l’émoi et du désarroi chez les jeunes – d’autant plus s’ils sont tous atteints d’une maladie incurable -, elle peine à décoller, de par une réalisation plutôt molle, des situations souvent prévisibles, des actes pour le moins futiles, des dialogues parfois risibles, des réactions on ne peut plus puériles, sans oublier des clichés foncièrement exagérés, voire grotesques. Ca déblatère à qui-mieux-mieux autour de sujets sans intérêt (les ingrédients d’un sandwich, l’envoi de SMS à tire-larigot, certains passages d’un livre qui traite, savez-vous de quoi, de maladie,...), ça propose une visite guidée de la ville d’Amsterdam avec en point d’orgue touristique la maison d’Anne Frank, et ça passe son temps à faire des « oups » ou des « oh » pour un rien ! De plus, nos 2 tourtereaux sont formatés politiquement correct sans aucune aspérité possible, lui (Ansel Elgort, vu dans Carrie et Divergente) en beau gosse qui assure mais avec un rictus souriant aussi constant que crispant, et elle (Shailene Woodley, présente dans Sex academy, The Descendants et également dans Divergente) en jeune fille prude et réfléchie qui n’est pas vraiment sûr d’elle.
Il ne faut pas s’attendre à autre chose de la part de ce drame qui cible tous ceux qui adorent être chamboulés au plus profond d’eux-mêmes, qui aiment n’avoir aucune véritable surprise narrative d’un bout à l’autre d’une romance et, surtout, qui apprécient qu’on leur prenne la tête avec des pseudo réflexions existentielles à la clé, du style « le ciel me déprime ». Ceux-là seront servis au centuple, sans oublier qu’ils auront droit en prime à une BO adéquate, bien garnie en pop et en folk particulièrement éclectiques et mielleuses, avec notamment des inédits de Birdy, M83, Kodaline, Lykke Li, The Radio Dept, Afasi & Filthy, Tom Odell, Charli XCX et Grouplove. En résumé, il n’y a rien d’unique ni de transcendant ici qui puisse bouleverser votre été, si ce n’est de vous ennuyer devant tant d’éléments scénaristiques qui, au final, ne sortent pas franchement de l’ordinaire...

C.LB



 
 
 
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