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Supercondriaque (sur Canal + Grand Ecran)

Sortie  le  27/02/2023  

De Dany Boon avec Dany Boon, Kad Merad, Alice Pol, Jean-Yves Berteloot, Judith El Zein, Jérôme Commandeur, Marthe Villalonga et Valérie Bonneton (les 27 et 28/02 + 01/03)


Romain Faubert est un homme seul qui, à bientôt 40 ans, n’a ni femme ni enfant. Le métier qu’il exerce, photographe pour dictionnaire médical en ligne, n’arrange rien à une hypocondrie maladive qui guide son style de vie depuis bien trop longtemps et fait de lui un peureux névropathe. Il a comme seul et véritable ami son médecin traitant, le Docteur Dimitri Zvenska, qui dans un premier temps a le tort de le prendre en affection, ce qu’il regrette aujourd’hui amèrement. Le malade imaginaire est difficilement gérable et Dimitri donnerait tout pour s’en débarrasser définitivement. Le docteur Zvenska pense avoir le remède qui le débarrassera en douceur de Romain Flaubert : l’aider à trouver la femme de sa vie. Il l’invite à des soirées chez lui, l’inscrit sur un site de rencontre, l’oblige à faire du sport, le coach même sur la manière de séduire et de se comporter avec les femmes. Mais découvrir la perle rare qui sera capable de le supporter et qui par amour l’amènera à surmonter enfin son hypocondrie s’avère plus ardu que prévu...

C’est toujours un évènement cinématographique, la sortie d’un film de et avec Dany Boon, d’autant plus après ses incroyables succès au box-office que furent notamment Bienvenue chez les Ch’tis et Rien à déclarer ! Et c’est d’autant plus normal qu’on l’attende un peu au tournant avec ce 4ème long-métrage où il officie encore une fois devant et derrière la caméra, à la fois comme acteur, réalisateur et dialoguiste. Et pour bien bétonner l’ensemble, il a rappelé à ses côtés quelques-uns de ses bons copains - et non des moindres -, entre autres Kad Merad qui jouait déjà dans les Ch’tis, Jérôme Commandeur dans ce même dernier et dans Rien à déclarer, Alice Pol dans Un plan parfait, et Valérie Bonneton dans Eyjafjallajökull. En un mot, des têtes de circonstance !
C’est bien évidemment une comédie dans la plus pure tradition qui soit mais plutôt destiné à un public jeune, voire plus ado qu’adulte pourrait-on dire, pardon, écrire. En effet, ça crie souvent, ça gesticule beaucoup, ça grimace énormément, bref, ça souligne le gag, ça appuie le trait et ça exagère les situations à outrance, à quasiment chaque scène romantique ou d’action comme si de ce débordement intempestif dit « comique » dépendait plus ou moins la réussite de cette production. Rassurez-vous, elle fera le bonheur d’un grand nombre de spectateurs, addictes à ce style d’humour !
C’est sûr que si vous aimez les éternelles mimiques de Dany Boon qui en fait des tonnes franchement « énormes », du moins plus grosses que lui, dans la peau d’un névrosé quelque peu taré sur les bords ; si vous appréciez les étonnements continuels et la bienveillance habituelle De Kad Merad qui – pour une fois – n’en fait pas trop, sachant bien rester à sa place sans excès dans le rôle d’un médecin touchant (qui s’est d’ailleurs fait une barbe bien fournie un peu à l’image de celle de Freud) ; et si vous adorez les sempiternels « faire-valoir » à travers le reste du casting qui laisse, sans broncher, le metteur en scène se faire son festival à l’écran à lui tout seul, alors vous êtes tombé à la bonne adresse ! Et si l’on était encore plus précis, on pourrait même rajouter que Dany Boon a trouvé ici, en la personne d’Alice Pol (vue dans Vilaine, Les émotifs anonymes, Une folle envie, La croisière, Au bonheur des ogres et Joséphine), son alter-ego côté féminin, tant elle réussie à l’imiter ou plutôt à lui ressembler trait pour trait dans sa façon d’interpréter les gentilles filles quelque peu naïves et à l’apparence légèrement nunuche (voir l’affiche ci-dessus).
Vous l’aurez vite compris, tout est prétexte à faire sourire, parfois rire lorsqu’apparaît la tronche de « chien battu » - et omniprésente - de Dany Boon dans ce genre de quiproquo pas crédible et « gros comme ça », qui nous exécute ici un numéro de « malade » hypersensible qui pratique l’automédication, suivi d’un concours de « thérapies » plus ou moins salvatrices, afin qu’il puisse enfin se soigner de la pire maladie de notre siècle, la solitude (ce n’est pas de moi, c’est de ce bon docteur Kad Merad, si, si !). Maintenant, vous n’êtes pas non plus obligé de rigoler à chaque scène burlesque et considérée comme telle : tout est question de bon dosage et de bonne proportion, n’est-ce pas ?....

C.LB



 
 
 
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