en 
 
 
cinema

 
 

Prêt à tout (sur Ciné + Premier)

Sortie  le  06/12/2021  

De Nicolas Cuche avec Max Boublil, Aïssa Maïga, Patrick Timsit, Chantal Lauby, Lionnel Astier, Steve Tran, Redouanne Harjane et Naidra Ayadi (sur Ciné + Premier les 06, 08, 12, 18, 21 et 22/12)


À 30 ans, Max a fait fortune sur internet avec ses 2 potes et profite de la vie au soleil. Mais il se lasse de cette existence et ne cesse de penser à son amour de fac, Alice, une fille pétillante, engagée, pleine d’idéaux... qui ne s’est jamais intéressée à lui. Pour se rapprocher d’Alice, Max rachète l’usine en faillite dans laquelle elle travaille. Et sans jamais dévoiler sa fortune ni son nouveau statut de patron, il se fait passer pour un simple ouvrier. Prêt à tout, il dépense sans compter pour faire le bonheur d'Alice, de son fils Valentin et de tous les ouvriers de l’usine ; Il abandonne sa vie de millionnaire pour travailler à la chaîne et ne cesse de mentir par peur de décevoir.

Que ne ferait-on pas par amour, même les pires folies qui puissent exister, histoire d’épater, voire de frimer jusqu’à même tenter de séduire l’autre ? C’est ce que va justement entreprendre mais à sa manière un jeune millionnaire plutôt cool mais en plein spleen, de surcroît grand timide devant l’éternel (de plus « superflu, creux et sans intérêt ») et mythomane patenté (« au plan drague le plus pourri de la Terre ») – interprété par le comique Max Boublil (La vérité si je mens 3 ; Des gens qui s’embrassent ; Les gamins) - qui ne sait vraiment pas quoi faire de tout son argent et qui va le claquer pour les très beaux yeux d’Aïssa Maïga (Prête-moi ta main ; Sur la piste du Marsupilami ; L’écume des jours), une mère célibataire aussi convaincante que lui peut l’être, convaincu bien entendu face à cette « syndicaliste qui ne lâche rien » !
Reste maintenant à notre tour d’être convaincu du bien fondé comique de cette comédie romantique très humaine, au luxe ostentatoire bien affiché (lieu paradisiaque, hôtel prestigieux, suite somptueuse, électroménager dernier cri, bref, beaucoup de fric « jeté par les fenêtres » surtout quand on peut tout s’acheter même en période de crise !) qui empile les invraisemblances à tour de bras comme les clichés éhontés avec une facilité déconcertante ! Si le personnage principal est assez désopilant, dont la maladresse n’a d’égale que sa tendresse à force de jouer le bon samaritain bourré de bons sentiments (qui seront forcément récompensés au final) et de soi-disantes grandes « convictions » (que l’on attend toujours !) au lieu d’être tout simplement lui-même, les autres ne sont pas en reste non plus, accumulant les gags énormes, au travers de quelques situations bien soulignées, limite trop appuyées telle que la « remise en forme prolétaire » dans l’enceinte de l’usine (de pacotilles construite en parie en studio), et de dialogues du tac-au-tac assez croustillants, ainsi que les clins d’œil, notamment sociaux « gros comme çà » (c’est bien la première fois que l’on voit des grévistes heureux et, de plus, avec le sourire en prime lorsqu’ils passent à la télé !).
Quoi qu’il en soit, le réalisateur Nicolas Cuche semble beaucoup aimer les humoristes puisqu’il avait déjà fait tourner François-Xavier Demaison et Thomas N’Gijol dans son précédent et néanmoins premier film, La chance de ma vie, et qu’il en emploie cette fois non pas 2 mais 4 sous les traits entre autres de Chantal Lauby, ex-Les Nuls en mère ultra-positive, de Redouanne Harjane, humoriste issu du Jamel Comedy Club en associé et meilleur ami de notre héros amoureux, et de Patrick Timsit, célèbre show man en ex-patron superviseur qui subit les extravagances de son drôle de repreneur. Il va s’en dire que cette production populaire qui tourne souvent en rond et qui nous envoie beaucoup de poudre aux yeux, à la fois redondante, excessive, loufoque et débridée, est bien loin de faire l’unanimité face à celles américaines légèrement plus subtiles ou nettement plus astucieux – comme par exemple certaines avec Ben Stiller, tout en restant dans le même registre comique nuancé et non cynique bien sûr ! - qui savent autrement faire monter la mayonnaise sans être obligé d’en rajouter un « Max » !

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique