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Amitiés sincères (sur Ciné + Premier)

Sortie  le  04/04/2021  

De Stéphan Archinard et François Prevôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues Anglade, Wladimir Yordanoff, Zabou Breitman et Ana Girardot (sur Ciné + Premier les 04, 07 et 11/04)


Walter Orsini aime faire des grands gestes et parler fort, un peu. Il aime la pêche, la cuisine et les bons vins, beaucoup. Il aime Paul et Jacques, ses amis d’une vie, passionnément. Il aime surtout Clémence, sa fille de 20 ans, à la folie. Mais il n’aime pas le mensonge, mais alors pas du tout. « Dans la vie, on se dit tout », voilà ce qu’il déclare à qui veut l’entendre et même aux autres…Mais il est bien seul à respecter ce principe. Aussi, comment Walter, le fort en gueule, va-t’il réagir quand il découvrira que ceux qu’il aime tant lui mentent effrontément ?

Voilà une grande et belle histoire d’amitié comme le cinéma sait (si) bien la mettre en image (et en valeur) et surtout comme nous aimons la voir à l’écran, solide comme un chêne, résistante au temps, forte quelque soit les épreuves rencontrées, bref, immuable en toute circonstance ! Sauf que très souvent, il y a cette (petite) part de mensonge qui vient légèrement dérégler la bonne marche des sentiments, d’hypocrisie qui peut subsister parfois ou bien de jalousie qui reste tapie dans l’ombre afin d’éviter toute remarque désobligeante ou alors tout conflit possible. On a tous connu cela et on vit très bien avec, sans que cela devienne problématique ou que ça remette en question ce fameux lien qui existe et nous unie depuis (si) longtemps !
Mais quand c’est Gérard Lanvin qui incarne cet homme aussi susceptible qu’intransigeant, à cheval sur les principes et les habitudes, il faut s’attendre à ce qu’il ne laisse rien passer, pas même à son petit groupe de copains depuis des lustres, ses fameux potes « à la vie, à la mort ». Et pour interpréter ce rôle de colosse dans toute sa splendeur, toujours à refaire le monde, à parler plus fort qu’autrui sans être capable d’écouter, et à vouloir avoir raison quoiqu’il en soit, il est en tout point juste et parfait, exactement le personnage tel qu’on se l’imagine, tout comme d’ailleurs les autres protagonistes, aussi bien Jean-Hugues Anglade que Wladimir Yordanoff, excellents chacun dans leur registre (avec une mention spéciale pour la rayonnante Ana Girardot, vue dans Simon Werner a disparu, Radiostars et Cloclo).
Le problème, c’est que cette réalisation du tandem Stéphan Archinard et François Prevôt-Leygonie, au demeurant très classique dans sa conception, ronronne un peu beaucoup trop, d’autant que l’on s’attend à ce que ça éclate à un moment ou à un autre, et qu’il faut attendre les 15 dernières minutes pour que ce « drame » soi-disant sous-jacent crève enfin son abcès, assez évident et prévisible depuis le début. C’est un film sans véritable coup d’éclats, ni réelle intrigue et encore moins de vrai suspense, qui cherche constamment à trouver sa vitesse de croisière sans jamais y arriver complètement, oscillant entre plusieurs tranches de vie quelque peu répétitives (à grands coups de défilés de grands crus…ruineux !) et une bonne engueulade, en vérité plus boudeuse qu’houleuse, qui se fait un peu (trop) attendre.
Quoi qu’il en soit, le casting est, quand à lui, à la hauteur de nos espérances, attachant, faisant son boulot bien rodé et pilepoil dans ses rails narratifs. On sait (bien) que le cinéma français adore ce genre de rapports humains (souvenez-vous par exemple des duos De Funès/Bourvil dans Le corniaud, Delon/Belmondo dans Borsalino ou dernièrement Cluzet/Sy dans Intouchables, en passant par le trio Campan/Darroussin/Lavoine dans Le cœur des hommes ?), et peut donc s’accommoder fort bien ici de ces situations somme toute touchantes sans être émouvantes, malgré tout !

C.LB



 
 
 
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