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Les Lyonnais (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  21/12/2021  

De Olivier Marchal avec Gérard Lanvin, Dimitri Storoge, Olivier Chantreau, Daniel Duval, Lionnel Astier, Francis Renaud, Tchéky Karyo, Patrick Catalifo, Pierre-andré Gilard, François Levantal et Etienne Chicot (sur Ciné + Frisson les 21 et 23/12)


De sa jeunesse passée dans la misère d’un camp de gitans, Edmond Vidal, dit Momon, a retenu le sens de la famille, une loyauté sans faille, et la fierté de ses origines. Il a surtout conservé l’amitié de Serge Suttel, l’ami d’enfance avec qui il a découvert la prison à cause d’un stupide vol de cerises. Avec lui, inexorablement il a plongé dans le grand banditisme, et connu l’apogée du Gang des Lyonnais, l’équipe qu’ils ont formée ensemble et qui a fait d’eux les plus célèbres braqueurs du début des années 70.
Leur irrésistible ascension prend fin en 1974, lors d’une arrestation spectaculaire. Aujourd’hui à l’approche de la soixantaine, Momon tente d’oublier cette période de sa vie. Sa rédemption, il l’a trouvée en se retirant des “affaires”. En prenant soin de Janou, son épouse, qui a tant souffert à l’époque et de ses enfants et petits-enfants, tous respectueux, devant cet homme aux valeurs simples et universelles, lucide et pétri d’humanité.A l’inverse de Serge Suttel, qui malgré le temps n’a rien renié de son itinéraire...


Après Mesrine et le Gang des Postiches, c’est au tour de celui des fameux Lyonnais d’avoir les honneurs d’une version cinématographique et de faire la une des sorties importantes de de ce mois de novembre ! Pensez donc, l’histoire véridique autour des exploits d’une bande de « voyous », dévaliseurs d’une bonne trentaine de banques et autres postes hexagonales dans les années 70, sur fond de codes de l’amitié et de l’honneur avec derrière une vraie éthique de truands comme on aime en voir à l’écran !
Qui mieux qu’Olivier Marchal, acteur et réalisateur de 36 quai des Orfèvres ainsi que de MR 73, pouvait s’acquitter de cette tâche certes délicate et toujours un peu périlleuse à mettre en scène mais oh combien gratifiante quand au résultat, surtout pour un ex-policier comme lui ! Raison de plus pour qu’il nous raconte cette « folle épopée » aussi musclée qu’énergique, adaptée du roman d’Edmond Vidal sur sa propre vie d’ancien braqueur, aujourd’hui « rangé des voitures » ! Et pour interpréter cette belle palette de « brigands » haut en couleurs, il est allé choisir des vraies « gueules » de l’emploi et non des moindres, qui ne rigolent pas et qui tirent d’ailleurs de sacrées « tronches » (voir la photo ci-dessus), pour certaines bien cassées et pour le moins « cernées », au sens propre comme au sens figuré.
Gérard Lanvin, son partenaire dans la comédie Le fils à Jo (tout comme Lionnel Astier également présent ici), à qui le bouc semble aller plutôt bien (et joué jeune par Dimitri Storoge, vu dans Ni pour ni contre, bien au contraire) ; Tchéky Karyo qui a encore de beaux restes malgré une voix légèrement fluette (et joué jeune par Olivier Chantreau, aperçu dans des séries télévisées) ; sans oublier François Levantal, Daniel Duval, Francis Renaud et Etienne Chicot (grandiose !) qui, avec leur délit de « sales gueules », ne peuvent qu’être eux aussi présents dans ce genre de rôle avec des « faciés » pareils. Même Patrick Catalifo (Lovers ; Imposture) en patron de l’anti-gang en chasse de ce gros « gibier », ne déroge pas à la règle du « milieu » mais cette fois du côté des « barbouzes ».
Quoi qu’il en soit, ces « cadors » du cinéma, et malgré l’âge, ont tous de véritables présences à l’écran, et donnent corps et âme à ce polar assez classique dans sa forme mais néanmoins enlevé dans son fond. Tourné et monté comme un western à la française, cette fresque criminelle attachante glorifie les aventures mouvementées de ce clan très soudé qui n’a qu’une parole, avec malheureusement dans leur rang quelques brebis galeuses et autres balances en cheville avec des politiques comme des flics. Bref, malgré un certain parti pris pour ces voleurs, voilà du cinéma rythmé, bien viril pour ne pas dire bien « couillu », certes parfois un peu brutal et pas très légal sur les bords mais jamais en manque d’action, ni de « braquos » et encore moins de paroles d’hommes (« un voyou en sommeil reste un voyou »)…

C.LB



 
 
 
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