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Les voyages de Gulliver (sur Canal + Family)

Sortie  le  02/04/2021  

De Rob Letterman avec Jack Black, Emily Blunt, Jason Segel et Amanda Peet (sur Canal + Family les 02, 03, 06, 09, 11 et 15/04)




Qui ne connaît pas l’histoire fantastique de Lemuel Gulliver, médecin de la marine anglaise, embarqué comme chirurgien à bord de l’Antilope, bateau qui faisait route vers les Indes, et ne se doutant pas qu’il allait vivre la plus incroyable aventure de sa vie ? Tout le monde se souvient bien sûr de l’île de Lilliput et de ses minuscules habitants ne mesurant pas plus de 15 centimètres de haut !
Ce récit imaginaire, comme ce périple invraisemblable, est tiré du célèbre livre de Jonathan Swift, Les voyages de Gulliver, écrit au 18ème siècle. Il n’en fallait pas plus pour que le cinéma s’empare de cette œuvre célèbre pour l’adapter sur grand écran, d’autant que les prouesses techniques et autres effets spéciaux, pour incruster ou plutôt superposer un géant parmi de tous petits personnages (ou l’inverse !), sont devenues aujourd’hui encore plus évidentes et presque monnaie courante dans le 7ème art.
Une bonne raison si, en plus, on tente de garder la même trame narrative que l’original (après un naufrage, un homme se retrouve ligoté sur une plage par de centaines de minuscules individus qui le prennent pour une bête !), à ceci prêt que ce dernier n’est pas médecin mais un simple responsable du courrier d’une grosse société actuelle à Manhattan, se faisant passer pour un journaliste responsable d’une rubrique voyages afin de pouvoir enfin conquérir l’élue de son coeur.
Lui, c’est l’incontournable Jack Black, grand pitre devant l’Eternel et surtout au cinéma depuis ses apparitions franchement comiques dans High fidelity, Rock academy, The holiday et Tonnerre sous les tropiques, et un peu (voire beaucoup) moins dans Disjoncté, L’amour extra-large, Super Nacho et L’an 1 : des débuts difficiles. A grands renforts de mimiques outrancières, de gesticulations en tout genre et d’expressions toutes faites, il a réussit à s’imposer dans le paysage cinématographique américain, déjà très encombré de clones « geek » et burlesques, prêts à lui ravir sa place de « performer » (comme d’ailleurs ici Jason Segel, acteur fétiche des productions satiriques produites par Judd Apatow, telles qu’En cloque mode d’emploi ou bien Sans Sarah rien ne va).
Elle, sa fameuse dulcinée, c’est Amanda Peet, jolie plante au sourire ravageur (un peu à la Julia Roberts d’ailleurs !) et abonnée depuis (trop) longtemps à des pitreries soi disantes humoristiques sur pellicule, telles que Diablesse, Tout peut arriver, 7 ans de séduction, 5 dollars a day ou bien encore 2012. Heureusement ici, elle ne fait que de très brèves apparitions et c’est tant mieux pour elle….pour l’éventuelle suite de sa « prometteuse » carrière !
La rencontre des 2 fonctionne certes bien, à force de se faire des grimaces à tout bout de champ et de se regarder avec des yeux bien ronds, mais le plus à plaindre dans tout çà, c’est la participation d’Emily Blunt dans ce type de production, plus habituée à être présente dans de bonnes grosses comédies (Le diable s’habille en Prada, La guerre selon Charlie Wilson ; Victoria : les jeunes années d’une reine, et prochainement L’agence) que dans ce style de réalisation plus ciblée pour les petits, il faut bien le dire un tantinet désopilante et limite désuète. Qu’importe si elle cautionne la mise en scène de Rob Letterman, plutôt responsable de films d’animation (Gang de requins ; Monstres contre aliens), elle doit avoir de bonnes raisons pour cela !
Bref, vous l’aurez vite compris, c’est un festival entièrement dédié à Jack Black qui s’amuse à se laisser-aller à (re)faire ses élucubrations rock’n’roll bien connues (il écoute et chante quelques grands standards – entre autres Kiss, Prince, etc… - tout comme dans Rock Academy), à défendre quelques belles valeurs morales comme l’amitié, la loyauté, l’amour (jeune public oblige !), et à mettre en exergue un certain nombre de références à son illustre distributeur (quelques clins d’œil parodiques à Star Wars et Titanic), le tout à grands renforts de moyens (décors grandioses, costumes chatoyants, château somptueux). Comme quoi, on peut réussir à faire un film imposant pour enfants sans avoir besoin de quelque chose de très consistant à proposer….aux grands !

C.LB



 
 
 
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