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Le dernier Maître de l’Air (sur Ciné + Famiz)

Sortie  le  25/09/2021  

De M.Night Shyamalan avec Dev Patel, Jackson Rathbone, Nicola Peltz, Cliff Curtis, Shaun Toub, Aasif Mandvi et Noah Ringer (sur Ciné + Famiz les 25 et 27/09 + 01, 06, 10, 13 et 16/10)


Le monde était ravagé par les feux de la guerre, et nul n’avait à ce jour le pouvoir d’empêcher sa destruction totale…
Depuis plus d’un siècle, la Nation du Feu mène une campagne impitoyable contre les Nations tribales de l’Air, de l’Eau et de la Terre. L’alternative est simple : reddition ou annihilation.
Le dernier espoir des modestes villageois de la Nation de l’Eau repose désormais sur les Maîtres de l’Air qui ont le don magique de commander aux éléments.
Un seul de ces vaillants lutteurs, mettant au défi son courage et son aptitude au combat, peut contrôler à la fois les 4 éléments et repousser les attaques de la Nation du Feu afin de ramener la paix dans un monde ravagé par la guerre. On l’appelle Avatar, le dernier Maître de l’Air…


Rassurez-vous tout de suite, James Cameron n’a pas encore fait, pour l’instant, de suites ni de petites franchises autour de son dernier et néanmoins énorme succès cinématographique, loin de là ! C’est juste que le cinéaste américain d’origine indienne, M.Night Shyamalan, bien connu pour ses sujets psychologiques quelque peu tarabiscotés (souvenez-vous des thrillers 6ème sens, Incassable, Signes, Le village et Phénomènes !), a simplement voulu faire plaisir aux enfants (et surtout à ses 3 filles) en adaptant une célèbre série animée, intitulée Avatar : the last airbender et créée par Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko.
Autre sujet et autre univers mais toujours installé dans son thème de prédilection, le fantastique ! Loin de ses précédentes productions, M.Night Shyamalan s’est lancé cette fois dans une réalisation mythologique pour le moins spectaculaire, pleine d’effets spéciaux, de combats ancestraux et de décors grandioses, spécialement destinée à un public averti, c’est-à-dire à de jeunes spectateurs férus autant d’arts martiaux dansés que de magie et de spiritualité, voire de philosophie bouddhiste. Ca, pour être zen, son film l’est à plus d’un titre, au point d’ailleurs de faire passer un message personnel plus ou moins pacifique et moralisateur, sur fond de belles et grandes valeurs défendues, plutôt que de nous raconter une histoire bien ficelée, tour à tour haletante et mouvementée, qui tienne la route d’un bout à l’autre de sa narration.
C’est qu’il y a placé pas mal de choses dans sa mise en scène, autant de références déjà-vu, voire connues, que de plans léchés très chorégraphiés, que ce soit L’histoire sans fin (pour ce qui est de l’animal volant, sorte de bison géant et poilu à queue de castor avec des cornes !), Karaté kid (pour ce qui est de l’enseignement comme de la forme et de l’utilisation de cette discipline traditionnelle qu’est le taekwondo), Tigre et dragon (pour ce qui est des batailles ultra stylisées), Capitaine Sky et le monde de demain (pour ce qui est des gros navires de guerre, mi destroyer et mi paquebot), Star wars (pour ce qui est des costumes et des coupes de cheveux des protagonistes principaux) et Le seigneur des anneaux (pour ce qui est de la représentation des différentes tribus – le royaume de la Terre, les nomades de l’Air, la tribu de l’Eau, et la nation du Feu – et forteresses rencontrées ici et là).
Malheureusement, à trop vouloir tenter de suivre les règles comme de respecter les principes du genre SF, appelé aussi heroic fantasy, il s’est bel et bien emmêlé les pinceaux, pardon, les bobines ! C’est un fourre-tout constant, à la fois bavard, ampoulé et désordonné, qui passe allégrement d’un flash-back ou d’un rêve à une scène actuelle sans la moindre explication rationnelle, ni de réelle différence et encore moins de véritable nuance, se permettant même de passer d’un endroit à un autre comme par enchantement. C’est tellement confus et incompréhensible par moment (« ton QI peut te réchauffer ! ») que même un ado, auquel ce film est tout particulièrement destiné, s’y perdrait facilement. Quant au casting, il est essentiellement composé d’acteurs aussi bien américains (tel que Jackson Rathbone, aperçu dans la trilogie Twilight) qu’hindous (comme Dev Patel, vu dans Slumdog millionaire ; Shaun Toub, présent dans Les cerfs-volants de Kaboul, La guerre selon Charlie Wilson et dernièrement Iron man). Le hic, c’est qu’ils sont tellement sérieux qu’ils manquent totalement de naturel, de simplicité et d’humour. Et ne parlons pas de la BO, aussi omniprésente et envahissante que possible !
Bref, il y a beau y avoir une imagination comme une imagerie débordantes, elle n’arrive pas à masquer les erreurs d’interprétation et de juxtaposition des scènes, composées de démonstrations de force enfantines, désuètes et futiles, entremêlées les unes aux autres sans une suite quelque peu logique. C’est à croire que le réalisateur s’est reposé sur ses lauriers pour accoucher d’un pareil fatras ! Et dire qu’il y a une suite (voire même une 3ème en préparation), puisque les résultats du premier week end d’exploitation aux USA sont plus qu’encourageants (plus de 70 millions de recettes). Ce n’est à ni plus rien comprendre, foi de cinéphile assidu !

C.LB



 
 
 
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