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Ensemble c’est trop (sur Canal + Décalé)

Sortie  le  14/10/2021  

De Lea Fazer avec Nathalie Baye, Pierre Arditi, Jocelyn Quivrin, Aïssa Maïga, Jacques Weber, Eric Cantona et Laurent Lafitte


Clémentine et Sébastien, jeunes parents débordés, pris en étau entre leur travail et leurs enfants, voient Marie-France, la mère de Sébastien, s’installer chez eux. Elle a découvert que son mari, Henri, la trompait et que sa maîtresse attendait un enfant.
Dévastée, elle se comporte chez son fils comme une adolescente en crise, sapant l’autorité et le moral du jeune couple. La naissance du petit frère de Sébastien et l’euphorie béate que cette paternité tardive provoque chez son père, achève de brouiller les esprits et l’ordre des générations…


Un tel casting, aussi prestigieux soit-il, ne pouvait laisser présager que du bon, du moins de l’attractif et du séduisant ! Que nenni, c’est tout le contraire qui se présente à nos yeux sous la forme éhontée d’une comédie qui part en vrille, complètement azimutée, outrageusement déglinguée, excessivement déjantée et spécialement barrée ! Sous le couvert d’un prétexte fallacieux aussi léger qu’anodin, une culotte de femme retrouvée dans la poche de la veste de son mari, une épouse maniaco-dépressive se sentant humiliée et bafouée, décide de péter les plombs en se croyant tout permis, quitte à envahir et à foutre en l’air la vie des autres et plus particulièrement celle de son fils.
C’est bien simple, ici, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre ! Personne ne semble être un tant soit peu dirigé et chacun fait son petit numéro en complète roue libre autour d’un scénario bien mince, fait d’une suite de saynètes plus folles et incroyables, pour ne pas dire invraisemblables les unes que les autres. C’est à celui ou celle qui en fera le plus et sans aucune limite dans cette famille d’excités et de tarés patentés, entre une Nathalie Baye en petite bourgeoise survoltée qui pleure tout le temps, un Pierre Arditi plein de tics faciaux (une marque de fabrique qui dégénère à force !), un Jacques Weber pas crédible en homosexuel ex-soixante-huitare gauchisant, un Eric Cantona à l’opposé de sa personnalité, tristounet et désemparé, et un regretté Jocelyn Quivrin qui ne sait plus où se mettre avec ces pulls immondes offerts par sa maman qui l’infantilise. Dommage que pour l’un de ses tous derniers rôles à l’écran, il se soit retrouver dans cette espèce de délire cinématographique, une débauche de tout et de n’importe quoi, plus proche du défouloir qu’autre chose !
Faut-il pour autant cautionner ce genre de production qui essaye tant bien que mal de ressembler à peu près à un film choral mais qui n’a aucune réelle structure narrative solide ni aucun véritable sens comique, si ce n’est des gags énormes, des situations clownesques, des dialogues puériles et des personnages grotesques, limite ridicules. Là-dessus viennent se rajouter des silences, des blancs et des hésitations comme si la réalisatrice était pressée d’en finir une bonne fois pour toute avec ses prises. Après Bienvenue en Suisse et Notre univers impitoyable, Lea Fazer n’est pas prête à laisser une marque indélébile dans le 7ème art avec ce type de comédie exagérée qui sonne faux et qui ne repose sur rien de bien concret, ni de vraiment tangible et encore moins de réellement profond. Bref, un film de plus au palmarès de ces acteurs peu regardants sur le contenu comme sur le contenant ! Ah, c’est sûr, « Ensemble c’est tout » de Claude Berri, c’était mieux et plus valorisant….

C.LB



 
 
 
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