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OSS 117, Rio ne répond plus (sur Canal + Cinéma)

Sortie  le  06/02/2023  

De Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin, Louise Monot, Alex Lutz, Rüdiger Vogler, Reem Kherici et Serge Hazanavicius (sur Canal + Cinéma les 06, 13, 14, 15, 19, 20 et 24/02)


12 ans après Le Caire, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l’autre bout du monde. Lancé sir les traces d’un microfilm compromettant pour l’Etat français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c’est une nouvelle aventure qui commence. Quel que soit le danger, quel que soit l’enjeu, on peut toujours compter sur Hubert Bonisseur de la Bath pour s’en sortir….

Quelle joie et surtout quel plaisir de retrouver les nouvelles aventures pour le moins surprenantes de notre célèbre espion, toujours aussi raciste, voire antisémite (presque toutes les minorités en prennent pour son grade dans des gaffes monumentales !), et plus sexiste que jamais, pour ne pas dire franchement franchouillard et particulièrement emblématique de chez nous, dans une suite tout aussi drôle et décalée que le premier volet, Le Caire nid d’espions, sorti il y a tout juste 3 ans !
Pour ne pas s’y tromper, l’ambiance est de mise dès le départ et ainsi jusqu’au bout, avec son lot de scènes d’action (ça commence par une tuerie en bonne et due forme, ça continue avec une séquence de catch pleine de vols planés, et ça finit par une parodie de Vertigo et de La mort aux trousses, en hommage au grand Alfred Hitchcock), son dépaysement total (tournage dans les lieux les plus représentatifs et les plus mythiques du Brésil), son protagoniste principal (Jean Dujardin, qui a parfois des petits airs de ressemblance avec son illustre concurrent, Sean Connery alias James Bond, rempile pour le meilleur et pour le rire !) et ces autres acolytes à la dégaine spécialement caricaturale comme au faciès outrageusement cliché (entre la nuée de pépées de service en tenue adéquate, dont l’héroïne tout en nuance avec ses neurones bien présents – Louise Monot vue notamment dans Prête-moi ta main et MR 73 -, et les méchants nazis à la gueule patibulaire de circonstance avec principalement Rüdiger Vogler, aperçu dans certains films de Win Wenders), sans oublier bien sûr les expressions faciales grotesques, les jeux de mots ringards, les allusions déplacées, les bourdes maladroites, les vannes douteuses et les rires enfantins, bref, toute la panoplie du parfait macho facho, du véritable abruti prétentieux et du vrai crétin imbu de sa personne, qui ne comprend toujours rien, même à l’aube des révolutions sociales, politiques et sexuelles (on nage en pleine période hippie), mais qui n’a vraiment peur de rien, surtout pas de se battre !
Quoi qu’il en soit, on ne s’en lasse pas, même si l’effet de surprise n’est plus là puisqu’on connaît déjà bien le personnage sous un peu toutes ses coutures…ridicules, si parfois il manque ici et là un supplément d’entrain, de tac au tac pour garder un rythme continu, et si certaines interventions deviennent un peu trop récurrentes (celles des nazis, encore plus nombreux que la première fois, ainsi que celles des chinois, prêts à occire notre super agent par n’importe quel moyen). La mise en scène a au moins le mérite d’être stylisée et créative (avec ces mosaïques visuelles en forme de patchwork comme celles vues dans des productions cinématographiques ou télévisuelles des années 60/70), et de nous balader sur des rythmes musicaux (ah, les charmes de Dean Martin en générique, de la BO de On ne vit que 2 fois et de la bossa-nova ensuite !) dans des décors exotiques de cartes postales plus somptueux les uns que les autres (les monuments d’Oscar Niemeyer à Brasilia, les chutes d’Iguaçu, les plages d’Ipanema, le Christ du Corcovado, souvent entourés d’un défilé de vieilles voitures autant françaises qu’étrangères).
Avec derrière toujours la même équipe plutôt inspirée (même réalisateur Michel Hazanavicius, même scénariste Jean-François Halin et même maison de production Mandarin Films, présidée par Eric et Nicolas Altmayer), on peut espérer que cette comédie pop humoristique, parodique et politique…ment incorrecte, prendra le même chemin du succès que le précédent. C’est bien là tout le mal qu’on lui souhaite !

C.LB



 
 
 
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