Quantum of Solace (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  21/06/2022  

De Marc Foster avec Daniel Craig, Mathieu Amalric, Olga Kurylenko, Judi Dench, Giancarlo Giannini, Gemma Arterton et Jeffrey Wright (sur Ciné + Frisson les 21, 22, 26 et 29/06)

Même s’il lutte pour ne pas faire de sa dernière mission une affaire personnelle, James Bond est décidé à traquer ceux qui ont forcé Vesper à le trahir. En interrogeant M r.White, 007 et M apprennent que l’organisation à laquelle il appartient est bien plus complexe et dangereuse que tout ce qu’ils avaient imaginé… Bond croise alors la route de la belle et pugnace Camille qui cherche à se venger elle aussi. Elle le conduit sur la piste de Dominic Greene, un homme d’affaires impitoyable et un des pilliers de la mystérieuse organisation. Au cours d’une mission qui l’entraîne en Autriche, en Italie et en Amérique du Sud, Bond découvre que Greene manœuvre pour prendre le contrôle de l’une des ressources naturelles les plus importantes au monde en utilisant la puissance de l’organisation et en manipulant la CIA et le gouvernement britannique… Pris dans un labyrinthe de traîtrises et de meurtres, alors qu’il s’approche du vrai responsable de la trahison de Vesper, 007 doit absolument garder de l’avance sur la CIA, les terroristes et même sur M, afin de déjouer le sinistre plan de Greene et stopper l’organisation….

Encore une belle histoire de vengeance (et de revanche), bien viril et très nerveuse, pour le 22ème film de la saga James Bond, la plus longue franchise de toute l’histoire du cinéma ! Ce nouvel épisode débute une heure seulement après la fin de Casino Royale (qui fut un véritable triomphe), et marque la première suite directe des aventures de James Bond qui, meurtri par la mort de sa bien-aimée (interprétée précédement par Eva Green), va tenter de retrouver les responsables de son humiliation. Dès le début, l’interrogatoire de Mr.White mené par 007 et M montre que personne n’est vraiment digne de conbfiance dans ce nouveau volet des aventures du célébrissime agent secret. Ce 22ème chapitre comprend 2 fois plus de cascades et d’explosions (54 en tout dans le plan final !) que d’habitude et détient le record du plus grand nombre de lieux de tournage incroyablement exotiques à l’étranger (Panama, Chili, à Sienne et sur le lac de Garde en Italie, Autriche, Mexique) de tous les James Bond produits depuis les débuts, il y a de cela 46 ans. Après la fin un peu évasive de Casino Royale où beaucoup de questions restaient en suspens, nous voici plongé dans une nouvelle histoire palpitante à la tonalité sombre, qui peut être regardée et comprise sans avoir vu la précédente, d’autant que son intrigue est assez autonome par rapport à la première, tout en apportant des réponses aux spectateurs.
Olga Kurylenko (L’annulaire, Le serpent, Hitman, et bientôt Max Payne), ex-mannequin de 29 ans, est la nouvelle James Bond girl, une guerrière indépendante qui a du caractère, très forte, résolue, intelligente, déterminée, compétente, pleine de ressources, et possède une beauté comme une indifférence froide qui convient parfaitement à son rôle de vengeresse, dû entre autre à son passé tragique. C’est la seule de toute l’histoire de la franchise qui ne couche pas avec Bond. Mathieu Amalric (Munich, Le scaphandre et le papillon, Actrices, Le conte de Noël) est quand à lui le méchant du film au fort impact psychologique, qui paraît comme çà innocent alors qu’il est finalement aussi dangereux qu’effrayant. Bref, un psychopathe certes timide, effacé, craintif, réservé, discret et charmant dans la peau d’un défenseur de l’écologie (d’où son nom, Greene !), mais surtout un homme d’affaires aux multiples facettes, capricieux, pervers, machiavélique, offensif, impitoyable, dément, dingue même, et donc très intelligent, qui utilise son regard ambigu et ses nombreux talents pour manipuler les gens, terroristes, gouvernement britannique, CIA et même au sein du M16, afin de s’enrichir le plus possible en contrôlant l’une des ressources les plus importantes de la planète, l’eau. De son côté, Daniel Craig est toujours physiquement impressionnant, masculin et rugueux, avec un regard d’une intensité incroyable, et joue toujours son rôle d’agent secret avec beaucoup de sérieux et de rigueur. Il a su imposer un style tout en muscles, aussi violent que séduisant. Privé d’amour par la disparition de la jeune femme qu’il aimait, souffrant d’une grande solitude et en plein dénuement moral, et comme il pense avoir été trahi, il est désorienté et ne fait plus confiance à personne (d’autant que le thème central de Quantum of solace est la confiance !), tout en poursuivant les assassins de sa fiancée. Et pour finir Gemma Arterton (3 and out et Rocknrolla pas encore sortis), la plus jeune des acolytes et conquêtes féminines dans l’histoire de 007 (22 ans), est loin du cliché de la femme fatale que l’on associe d’habitude aux James Bond girls. Ce n’est pas une séductrice forte et superbe, elle est en fait très réelle, très naturelle, même avec son look très réaliste et nouveau, un peu guindé et sévère mais avec l’air un peu farouche et négligé. Elle s’efforce d’être un bon agent et se prend très au sérieux mais elle est aussi très naïve, ce qui en fait un personnage amusant.
Dans ce film de Marc Foster (A l’ombre de la haine, Neverland, Stay, Les cerfs-volants de Kaboul), le plus jeune metteur en scène de l’histoire de la série auquel il donne un cachet postmoderne très intéressant, on en apprend un peu plus sur elle, en particulier sur sa relation avec Bond : contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle n’est pas sûre de lui au point de lui faire complètement confiance, et leur collaboration n’est pas sans faille. En résumé, vous allez assister à un film d’action plein de rythme, avec en générique une solide course-poursuite en voiture digne des ouvertures spectaculaires de la série, le tout dans une ambiance moins noire et violente que le précédent, plus léger avec plein d’humour, d’aventure, de gags et même de clins d’œil, ainsi qu’une lutte sans merci et sans frontières entre 2 hommes dans un combat final, tourné aux gigantesques studios de Pinewood à Londres ! La magie d’un James Bond est à ce prix…

C.LB