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L'incroyable Hulk (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  12/09/2021  

De Louis Leterrier avec Edward Norton, Liv Tyler, Tim Roth et William Hurt (sur Ciné + Frisson les 12, 18, 24, 26, 28 et 29/09)


Le scientifique Bruce Banner cherche désespérément un antidote aux radiations gamma qui ont créé Hulk. Il vit dans l’ombre, toujours amoureux de la belle Betty Ross, et parcourt la planète à la recherche d’un remède. La force destructrice de Hulk attire le général Thunderbolt Ross et son bras droit Blonsky, qui rêvent de l’utiliser à des fins militaires. Ils tentent de développer un sérum pour créer des soldats surpuissants. De retour aux Etats-Unis, Bruce Banner se découvre un nouvel ennemi. Après avoir essayé le sérum expérimental, Blonsky est devenu l’Abomination, un monstre incontrôlable dont la force pure est même supérieure à celle de Hulk. Devenu fou, il s’est transformé en plein cœur de New York. Pour sauver la ville de la destruction totale, Bruce Banner va devoir faire appel au monstre qui sommeille en lui….

Voilà que les super héros de chez Marvel font régulièrement parler d’eux en faisant leur réapparition les uns après les autres au cinéma ! Il n’y a pas une année, voire même seulement quelques mois (Iron man est sorti en salles il y a à peine 2 mois – les hasards du calendrier ! -), sans qu’on nous annonce l’arrivée prochaine d’une nouvelle franchise ou adaptation à l’écran d’un de ces célèbres personnages créés au sein de cette fameuse enseigne de comics books américains. Cette fois, c’est Hulk, le géant vert créé par Stan Lee en 1962 et devenu depuis culte, à la force herculéenne et à la chemise éclatée, qui nous est proposé et, comme d’habitude, il est vert de rage lorsqu’il se met en colère ou qu’il se trouve contrarié. Il refait surface après le très maladroit et fortement cérébral pour ne pas dire psychanalytique exercice de style, réalisé par le taïwanais Ang Lee (Tigres et dragons) en 2003.
Aux oubliettes donc cette première monture surdimensionnée et place aux nouvelles aventures d’Hulk l’incroyable grandeur presque nature, toujours plus dynamique mais aussi coloré, musclé, baraqué, énervé, flippé et torturé ! L’histoire se perpétue sans être identique. Ne loupez pas le générique de début, il résume la situation et présente les évènements, si ce ne sont les conséquences à venir ! Il n’y a rien à redire sur cette mise en scène plutôt traditionnelle dans son contexte narratif bien réglé et assez classique dans son processus scénique bien rodé, avec son quota d’action, d’explosions, d’images de synthèse, d’effets spéciaux et de situations prêtant à réflexions autant morales qu’intellectuelles.
Le français Louis Leterrier, responsable du très mauvais Danny the dog et des nettement meilleurs Le transporteur 1 & 2, a bien respecté à la lettre les consignes de base du cinéma fantastique américain, budget conséquent à l’appui (125 millions de dollars). On ne sera donc pas étonné de retrouver le même découpage que beaucoup d’autres adaptations de cet acabit, avec quelques défauts flagrants et autres caricatures outrageusement soulignées ici et là de personnages à la fois complexes et torturés. En effet, on nous trimballe d’un pays sud américain à un autre d’Amérique centrale (on nous balade du Brésil au Guatemala puis au Mexique) sans explication logique ni raison valable et encore moins de possibilité apparente.
De plus, le choix des protagonistes, pour l’ensemble des acteurs prestigieux, est soit pas vraiment convaincant, soit pas très représentatif, soit pas à sa place ou alors tout bonnement pas bien dirigé : Edward Norton (American history X, Fight club, L’illusionniste) n’est pas tout à fait l’image qu’on pouvait se représenter aussi bien d’un scientifique généticien que de l’incroyable Hulk ; Liv Tyler, qui n’a pas joué au cinéma depuis des lustres, au moins depuis Le seigneur des anneaux, n’est pas du tout crédible en docteur scientifique et très mauvaise en amoureuse transit au moment des retrouvailles touchantes sous la pluie ; William Hurt (Le village, Into the wild) nous fait une représentation parodique plutôt grotesque d’un général roublard assoiffé d’ambition (jusqu’à négliger sa propre fille, c’est vous dire le degré d’ambition de ce méchant papa !) avec le cigare et la moustache en prime ; et Tim Roth (Reservoir dogs, Funny games U.S.), en adversaire autant redoutable qu’inquiétant, nous joue son éternel attitude de renfrogné et d’hargneux en quête de pouvoir et de gloire absolus (souvenez-vous de son rôle de chef des soldats chimpanzés dans La planète des singes de Tim Burton !).
Bref, pas un pour tenter de sauver l’autre, ni du côté des scientifiques qui expérimentent n’importe comment, ni du côté des militaires qui zigouillent à tour de bras et tirent dans le tas ! On sourit seulement aux 2 clins d’œil « inopinés », présentés lorsque Lou Ferrigno, l’acteur bodybuildé qui double Hulk dans la série télévisée de 87 épisodes, côtoie Edward Norton, celui qui prend sa place aujourd’hui au cinéma, et quand Robert Downey Jr., qui interprète Iron man, fait une courte apparition à la fin pour reprendre les travaux laissés en cours par le généticien Bruce Banner. N’oublions pas le combat final dans Big Apple avec le choc des titans qui copie outrageusement Spiderman 3 et Coverfield. Bref, rien de transcendant ni d’original et encore moins de révolutionnaire dans cette représentation sur grand écran des aventures de ce pauvre Hulk, obligé de fuir et de vivre comme un fugitif. C’est çà la solitude du héros, mais fort heureusement, l’amour réussit à faire des prodiges et à triompher du mal. En résumé, l’honneur est sauf dans cette nouvelle adaptation qui ne casse pas 3 pattes à un canard mais qui est fort heureusement un peu moins ridicule que la première !

C.LB



 
 
 
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