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Les rois de la glisse (sur Ciné + Famiz)

Sortie  le  20/11/2021  

De Ash Brannon et Chris Buck avec les voix de Shia Labeouf, Jeff Bridges et James Woods (en français : Pierre Richard, Omar Sy et Nelson Monfort) sur Ciné + Famiz les 20, 24 et 25/11 + 01/12


Sur sa banquise, le jeune Cody rêve de devenir le champion du monde des surfeurs. Il espère qu’en intégrant le monde prestigieux de la compétition, il trouvera enfin le respect et l’admiration qu’il n’a jamais eus. Accompagné d’une équipe de reportage qui filme son incroyable aventure, Cody quitte son univers glacial pour rejoindre le paradis ensoleillé de l’île de Pin Goo où va se dérouler la compétition. Sa rencontre avec un vieux surfeur surnommé « Geek » va changer son destin et donner un vrai sens à sa quête. Le jeune intrépide qui n’était venu que pour remporter une médaille va gagner bien davantage…..

« Encore des pingouins à l’affiche ! » me direz-vous, après le documentaire à succès, La marche de l’Empereur, il y a 2 ans, et le dessin animé fort réussi, Happy feet, sorti l’année dernière ! Que voulez-vous, c’est le hasard des calendriers de projets de ce type qui fait que chacun a travaillé de son côté sur un sujet plus ou moins similaire, traitant du moins d’une histoire mettant en scène le même animal originaire de l’Antarctique. Sauf qu’ici, il ne s’agit pas de nous raconter la vie possible ou romancée dans le monde glacé des manchots mais bien celle dans l’univers givré du surf hawaïen, présenté du point de vue de quelques spécimens palmés (et d’ailleurs pourquoi pas eux plutôt que d’autres créatures !) très humanisés ainsi que d’autres espèces fort différentes, très éloignées climatiquement des précédents (un coq de ferme « surfeur excentrique », une loutre « entraîneur manipulateur », un petit oiseau des sables « assistant stressé » de ce dernier), réunies pour une caricature à la fois outrancière et jubilatoire, et pour le moins décapante et décomplexée du milieu de la vague sous les tropiques. Rien n’a été oublié, ni les valeurs, codes, rites et conventions propres à ce sport, ni les termes, manières, références et autres traits de caractères soulignés, relatifs à cet état d’esprit pour le moins singulier. Les pingouins surfeurs sont d’ailleurs représentés historiquement à travers des hiéroglyphes, dessins, peintures et films d’époque en noir et blanc et de formats divers, plus vraisemblables les uns que les autres. On s’y croirait presque, tellement cette superbe réalisation autant visuelle et narrative est d’un réalisme flagrant. On en arrive à oublier que nous sommes en face d’un film d’animation certes dernier cri mais tout de même complètement fictif et imaginaire ! Pourtant, d’une certaine manière, ce qu’on y voit ressemble étrangement à ce qui se passe vraiment dans les coulisses du surf, ambiance et décor compris. Cela va même jusqu’à nous donner une leçon de planche, de sa fabrication à son utilisation, le tout agrémenté de commentaires de la part des Dieux du surf eux-mêmes tels que Rob Machado et Kelly Slater (les connaisseurs les reconnaîtront aisément) ! Le reportage caméra « virtuelle » à l’épaule et pris sur le vif au sein de cette histoire quasi biographique, avec interviews style naissance d’une star montante, n’est pas une idée si farfelue que cela et apporte une crédibilité et une authenticité presque palpables, comme un sens de l’action et du rythme non négligeable encore jamais vu dans l’animation actuelle. C’est véritablement une prouesse technique que cette parodie humoristique poussée à l’extrême. On ne peut pas vraiment dire que ce dessin animé s’adresse aux plus jeunes d’entre nous, bien qu’ils apprécieront sûrement à leur juste valeur certains éléments particuliers pour lesquels ils seront plus réceptifs que d’autres comme les ados et les adultes qui y verront eux un détournement parodique extravagant et complètement déjanté, un peu dans la veine de Shrek ou de Fourmiz. En effet, ils pourront facilement s’approprier cette fresque azimutée avec son langage utilisé bien spécifique qui respecte celui employé habituellement par leur génération d’aujourd’hui (« kiffer grave », « se les peller », « méga balèze »), et cela grâce à des dialogues correspondants plus vrais que nature, le tout sur fond de culture musicale pop/rock/punk bien appropriée comme dans la réalité (Incubus, Green Day, Lauryn Hill). C’est sûr, ils ne seront pas dépaysés et ils pourront même s’identifier à chacun des protagonistes de cette aventure attachante franchement loufoque, autant du côté du jeune héros, un ado difficile, rebelle et têtu, pas encore sevré mais avide de gloire, que de son mentor appelé « Big Z », un ancien champion légendaire que tout le monde croyait mort, devenu un solitaire bedonnant et reconverti dans la glandouille. Le travail des voix comme le choix des mots y est pour beaucoup, d’autant que les dialogues, expressions, vannes et jeux de mots anglophones, qui fusent à un débit assez impressionnant, quitte parfois à se chevaucher, ont été parfaitement restituées dans la version française (Pierre Richard double ce dessin animé pour la première fois de sa carrière en prêtant sa voix à Big Z). Un grand bravo aux 2 réalisateurs, Ash Brannon et Chris Buck, qui ont su marier habillement leurs 2 univers respectifs (le premier a coréalisé Toy story 2 et le second a réalisé Tarzan) ! Bref, un must du genre qui devrait propulser prochainement les studios Sony Pictures (Animation et Imageworks) sur le devant de la scène internationale pour un succès assuré et mérité !



 
 
 
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