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Transformers (sur Ciné + Frisson)

Sortie  le  19/12/2021  

De Michael Bay avec Shia LaBeouf, Tyrese Gibson, Josh Duhamel, Anthony Anderson, Megan Fox, Rachael Taylor, John Turturro et Jon Voight


Une guerre sans merci oppose depuis des temps immémoriaux 2 races de robots extraterrestres : les Autobots et les cruels Decepticons. Son enjeu : la maîtrise de l’univers….Dans les premières années du 21ème siècle, le conflit s’étend à la Terre, et le jeune Sam Witwicky devient, à son insu, l’ultime espoir de l’humanité. Semblable à des milliers d’adolescents, Sam n’a connu que les soucis de son âge : le lycée, les amis, les voitures, les filles…Entraîné avec sa nouvelle copine, Mikaela, au cœur d’un mortel affrontement, il ne tardera pas à comprendre le sens de la devise de la famille Witwicky : « sans sacrifice, point de victoire ! ».

Les américains seraient-ils retombés en enfance ? Dans un certain sens, on le savait déjà depuis longtemps mais à ce point-là, cela devient risible et même inquiétant ! Quoi qu’il en soit, ils ne manquent pas d’idées aussi saugrenues et folles soient-elles ! Pourtant, comment ont-ils pu s’abaisser à pondre un tel pitch, aussi invraisemblable qu’enfantin (voire immature), autour de robots géants très sophistiqués qui passent leur temps à se défourailler en se mettant sur la gueule comme des voyous ? Et comme il faut bien appeler un chat, un chat, nous avons effectivement bien à faire aux célèbres jouets Transformers créés et fabriqués par la société Hasbro (de simples voitures, avions, hélicoptères et camions en modèle réduit modulables qui, lorsqu’on les manipulait un peu, se métamorphosaient en robots !), mués pour l’occasion en gigantesques machines de guerre destructrices. Passés par la télévision en version dessins animés, ils reviennent cette fois par le cinéma, toujours aussi énervés et dans une version démentielle d’une durée de 2h25. A quand le film Quand Barbie rencontre Kent ? C’est à se demander ce qui s’est passé dans la tête des scénaristes pour être aller (encore) nous chercher une histoire aussi peu originale, abracadabrante et puérile que celle-ci, des robots venus dont ne sait où qui viennent régler leur compte sur notre belle planète. On n’est pas loin d’Alien vs Predator mais au lieu de se passer uniquement dans un endroit donné, au Pôle Nord, ça se déroule sur une partie du territoire américain et aussi un peu au Qatar. N’empêche qu’on a du mouron à se faire pour la suite, vu l’ampleur des moyens déployés ici pour faire vivre cette aventure fantastique complètement hallucinante ! D’abord, il y a du Steven Spielberg là-dessous (ça nous aurait étonné après E.T. – déjà une histoire d’extraterrestre – , Jurassic Park avec ses monstres préhistoriques de la même taille que ces robots, et A.I. intelligence artificielle avec ses robots mais humains grandeur nature !), puis aussi du Michael Bay derrière (le réalisateur réputé pour son savoir-faire dans des blockbusters triomphants les plus impossibles à mettre en scène qui existent, à la fois démesurés, énergiques, mouvementés, voire même épileptiques – Bad boys, Rock, Armageddon, Pearl Harbor, et The island), de plus un budget conséquent à la base qui se compte en plusieurs dizaines de millions de dollars, et enfin à côté une ribambelle de responsables d’effets spéciaux et de déflagrations en tout genre, déjà récompensés pour leurs grands talents au service de la création d’univers et de créatures incroyables comme de feux d’artifice démoniaques (Scott Farrar qui a reçu un Oscar pour les effets visuels de Cocoon, une nomination pour Le monde de Narnia chapitre 1, et 3 citations pour Backdraft, A.I.- intelligence artificielle et Minority report ; John Frazier qui a remporté l’Oscar des effets visuels pour Spider-man 2, 5 citations pour Armageddon, Pearl Harbor, Speed, Twister et Poseidon ; et Scott Benza qui a travaillé comme conseiller technique et artistique sur Galaxy Quest, Pearl Harbor, The island, Mission impossible 3, Hulk et Pirates des Caraïbes 2). Bref, le must du mieux en matière de films à gros impact et donc à gros rendement à la clé ! Parce que maintenant il faut les amortir les quelques 120 millions de dollars investis, pardon, engloutis dans cette super-production qui risque fort de ne pas plaire aux français. Pensez donc, pas une star connue (ou à peine, à part Jon Voight – Macadam cow-boy, Lara Croft et père d’Angelina Jolie, ainsi que John Turturro – Barton Fink, La couleur de l’argent, He got game, Quiz show, O’brother et La trêve, qui font ici presque office de participation exceptionnelle tant on les voit assez brièvement !), quasiment que des robots certes doués de conscience mais aux expressions un peu limitées (proches de celles soi-disant « branchées » utilisées par exemple par les décérébrés Tortues Ninja, adeptes elles aussi d’arts martiaux !) et des effets spéciaux en-veux-tu-en-voilà (qui nous prennent la tête pendant facilement une heure sans interruption !). C’est comme si vous regardiez la dernière publicité pour Citroën en boucle pendant plus de 2 heures ! D’ailleurs, il faut savoir (on s’en doute !) que tout ce film ne repose uniquement que sur les prouesses techniques utilisées par ordinateur et vraiment stupéfiantes, l’animation infographique des robots et leurs multiples batailles titanesques comme la débauche des explosions, jusqu’à la séquence finale franchement inouïe et démesurée mais pas au point de devenir d’anthologie tout de même (faut pas pousser !), juste de référence. C’est peut-être injuste de juger aussi sévèrement sur cet état de faits ainsi présenté mais le fameux « cassage de baraque » tant attendu n’est pas loin d’être catastrophique, du moins chez nous (sauf peut-être côté merchandising), et cela malgré les considérables enjeux mis en place. Trop de plans cut, trop d’effets spéciaux plus dingues les uns que les autres et trop de démesure de tout style risquent de tuer ce film avant sa consécration tant souhaitée ! Comment apprécier ce dont les américains raffolent et qui souvent nous barbent au plus haut point ? On nage tout de même en plein délire visuel, à la fois indigeste et bourratif à souhait, pas loin de la sous culture et du « n’importe quoi » aussi bien narratif que dans la mise en scène, le tout sans une once d’humour (sauf imprévue et peut-être pour les ados) ni la moindre finesse (que du rentre-dedans bien viril et musclé à la testostérone !). Ce qui devrait néanmoins attirer (normalement) un certain nombre de (jeunes) adeptes de science-fiction, prêts à accepter dans leur monde imaginaire de nouveaux héros presque réalistes qui se convertissent soit en gentille voiture (une Camaro jaune), soit en beau camion rutilant, soit encore en méchant avion ou bien alors en vilaine radio/lecteur CD portable (il ressemble à un Gremlin espiègle et pervers !). Et dire que ces imposants « maîtres de l’univers » métalliques en acier trempé de plusieurs dizaines de mètres sont inspirés d’une gamme de jouets en plastique inoffensifs de seulement quelques centimètres…..



 
 
 
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