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Nos voisins les hommes (sur Canal + Grand Ecran)

Sortie  le  26/05/2023  

De Tim Johnson et Karey Kirkpatrick avec les voix de Bruce Willis-Clovis Cornillac, Garry Shandling-Laurent Gerra, Avril Lavigne-Jenifer, Steve Carell, Wanda Sykes, William Shatner et Nick Nolte (les 26, 28 et 31/05 + 06/06)


Le printemps est de retour : la tortue Verne et ses amis sortent d’un long sommeil hivernal. Mais, entre-temps, ô surprise, une grande « chose » verte a poussé à l’orée du bois et envahi leur domaine. Surgit alors le raton laveur Riton, jamais à court de combines et d’explications. Il s’agit, leur dit-il, d’une Haie destinée à protéger le domaine enchanté du « bien-être », habité par les Humains, ces créatures d’un genre particulier qui vivent pour manger, au lieu de manger pour vivre. Le pusillanime Verne, qui se méfie de Riton (et la jalouse un peu), se convainc que lui et sa famille doivent rester de ce côté-ci de la haie – on n’est jamais mieux que sous sa carapace. Mais l’habile Riton persuade les hôtes du bois qu’ « ailleurs, l’herbe est plus verte », et qu’ils n’ont rien à craindre de leurs nouveaux voisins. Commence alors une grande aventure dans cet étrange univers qu’on appelle « banlieue ».

Le nouveau film d’animation des studios Dreamworks est arrivé ! Après les 2 premiers Shrek et le Madagascar l’année dernière, voici le dernier né de la production flamboyante américaine dirigée entre autre par l’incontournable Steven Spielberg, et réalisé cette fois par Tim Johnson (Fourmiz, Sinbad la légende des 7 mers) et Karey Kirkpatrick, Nos voisins les hommes ! C’est que depuis leurs dernières créations et les succès qui ont suivi, on attendait avec impatience leur nouvelle réalisation et ce qu’il allait bien pouvoir nous raconter cette fois.
Nous avons à faire ici à une bande de petits animaux de la forêt aux prises avec les humains et leurs satanées mauvaises habitudes, tel ce besoin de consommer à tout va, que ce soit alimentaire comme leur espace. A vouloir agrandir leur territoire en grignotant des parcelles de terrain sur la forêt (et donc les animaux !), tout en se goinfrant de nourriture de toute sorte à longueur de temps, ses humains, adeptes du gaspillage et de la convoitise, vont donner des idées et surtout de sacrées envies à leurs plus proches voisins, entre autre un raton laveur escroc et baratineur, une tortue pragmatique et casanière, un écureuil speed et craquant, une mouffette mal embouchée (enfin presque !), 2 opossums cabotins père et fille, et une petite famille de porcs-épics caricaturale. Après l’ogre et l’âne, puis le lion, le zèbre, l’hippopotame et la girafe, place à nos amis des sous-bois et leur goût immodéré pour la sauvegarde de leur environnement !
Loin de vouloir compléter une quelconque arche de Noé cinématographique ou encore faire concurrence à Jean de La Fontaine et ses célèbres fables, nous voilà plutôt en présence d’une histoire très proche de celle que peuvent nous proposer les studios Disney avec son lot de belles valeurs familiales défendues, de moeurs respectées et de beaux sentiments exacerbés. Sans être pourtant une copie conforme de ce concurrent ô combien redoutable, cette production oscille entre une jolie adaptation de contes pour enfants mais dans une version actuelle assez moderne, et une adroite réalisation toute en animation riche et colorée, avec son quota de personnages facilement identifiables et plein de peps. N’espérez pas retrouver le mordant, le cynisme et l’humour décapant de Shrek, ni l’emportement délirant et l’esprit d’évasion comme de conquête de Madagascar : nous avons là une ambiance certes décalée mais en général bon enfant, à la fois primesautière et décontractée, avec un ton légèrement désabusé, une bonne entente cordiale quasi totale et des traits de caractères fort édulcorés pour l’ensemble de cette équipée soi-disant « sauvage ». A bien les regarder, ces animaux ont tous une bonne bouille et une personnalité assez simple et pas trop complexe, pour ne pas rendre trop perplexe le public ciblé, notamment familial et surtout jeune.
Sans vouloir être irrévérencieux ou provocateur à un seul moment (bien qu’on sente ici et là pointer quelques bons mots et faits vite stoppés dans leur élan comme un besoin de se lâcher qui n’arriverait pas, frôlant la limite du bon goût à ne pas dépasser !), ce film d’animation aussi gentil qu’agréable, à la fois mignon et rigolo, fera le bonheur des petits et pourquoi pas celui des grands. On aurait pu tout de même espérer, de la part des réalisateurs et scénaristes, un peu plus de créativité débridée, de narration satirique, de détournements parodiques et de débordements intempestifs, que ses situations pour la plupart très pince-sans-rire mais somme toute assez traditionnelles, voire même souvent banales. Dans ce choc des mondes fort attendu entre 2 espèces, le point de vue des animaux semble inabouti, comme presque avorté. Néanmoins, le classicisme évident et probant de la mise en scène, avec en toile de fond une grande implication didactique sur les méfaits du consumérisme ambiant plutôt bien vue, fera d’une manière ou d’une autre la joie des inconditionnels du genre, surtout grâce à la présence de quelques voix bien choisies, qu’elles soient d’ailleurs américaines ou françaises !

C.LB



 
 
 
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