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Mon beau-père, mes parents et moi (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  12/12/2021  

De Jay Roach avec Robert de Niro, Ben Stiller, Dustin Hoffman, Barbra Streisand, Blythe Danner et Teri Polo (sur Ciné + Emotion les 12 et 24/12)


Greg Focker est un brave infirmier qui accumule les déboires, les maladresses et les faux-pas. Soucieux de plaire à tout le monde et de faire oublier son nom grotesque, sa première entrevue avec ses futurs beaux-parents Jack et Dina Byrnes fut un concentré exemplaire de tout ce qu’il ne faut pas faire dans de telles circonstances. En l’espace d’un week-end, le pauvre Greg réussit en effet à perdre ses bagages, à déclencher un incendie et une inondation chez les Byrnes, à faire tomber leur gouttière, à asperger de peinture leur chat bien-aimé, à se mettre à dos tous les amis de sa fiancée Pam, et surtout, à éveiller les soupçons et l’ire de son redoutable beau-père, le plus parano, le plus tatillon et le plus psychorigide des ex-agents de la CIA. Entre temps, les choses se sont arrangées, et Greg a même réussi à amadouer Jack et à intégrer son cercle de confiance. Pam et lui peuvent donc envisager le mariage…mais il reste à organiser une réunion entre les Byrnes et les Focker. Un paisible week-end en Floride dans la propriété de Bernie et Roz Focker, lui fervent libéral, elle sexologue militante, permettra enfin aux 2 familles de lier connaissance, et à Jack de jauger le potentiel génétique de son futur gendre. Un ultime examen de passage qui ne devrait pas poser de problème. Pardon, qui n’aurait pas dû poser de problèmes…

On reprend les mêmes, plus quelques nouvelles têtes, et on continue encore de plus belle ! Il était impossible de ne pas donner une suite logique à un premier volet humoristique fort jubilatoire qui permettait de découvrir et surtout de mettre en avant les immenses talents comiques de Robert de Niro. Après Mafia Blues en 1999, il s’avérait qu’il possédait un véritable potentiel à faire rire les foules, et c’est tout naturellement qu’il a accepté de recommencer dans ce second épisode aussi loufoque que rocambolesque. Autant dans le premier, il était quasiment tout seul à affronter cet « intrus » de Ben Stiller dans sa propre maison, autant ici, il doit tenter de s’adapter au reste de cette famille « indigne » dans une maison qui n’est pas la sienne. La grande idée de ce film, à part bien sûr les innombrables bévues, embrouilles, quiproquos, lapsus, angoisses et autres embarras en tous genres, qui vont s’étendre pendant tout un week-end, c’est la rencontre Robert de Niro/Dustin Hoffman. 2 grandes et célèbres figures incontournables du cinéma mondial qui vont jouer, pardon s’affronter, chacun dans un registre différent, il ne fallait pas louper cela pour rien au monde ! Et comme de Niro est toujours égal à lui-même comme précédemment, c’est au tour d’Hoffman d’être le trublion de service et le point de mire fantaisiste de cette 2ème partie. Il faut voir ce dernier en chemise hawaïenne embrasser de Niro lors de leurs premières rencontres, lui poser le bras autour de sa tête comme 2 larrons en foire, pincer les fesses de sa femme devant ses yeux exorbités ou encore lui foncer dessus, plutôt lui rentrer dedans de plein fouet, lors d’une petite partie amicale de football américain. Il a beau en faire des tonnes, il le fait avec une telle désinvolture et une telle décontraction qu’on ne peut que tomber encore une fois sous le charme, la tendresse et l’énergie positive de cet immense acteur. L’autre surprise, c’est la présence de Barbra Streisand en épouse de Dustin Hoffman et mère de Ben Stiller, le fameux gaffeur patenté toujours aussi remarquable. Elle joue la mère juive comme toute maman de cette religion qui se respecte, franche, directe et affectueuse, sans mesure ni circonspection lorsqu’elle aborde très ouvertement le sujet du sexe. Cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas revue à l’écran et on peut dire qu’elle tire parfaitement son épingle du jeu. Bref, 2 familles, diamétralement opposées et à l’antithèse l’une de l’autre, qui vont « apprendre à se connaître » durant 48 h, voilà posé la dynamique et le noyau dur de ce film. Ca fonctionne parfaitement et ça se voit sur l’écran ! On doit cette petite prouesse au réalisateur Jay Roach, spécialiste des comédies à succès (la trilogie Austin Powers et bien sûr Mon beau-père et moi). Pour vous inciter à ne surtout pas manquer une bonne occasion de rire (et c’est si rare en ce moment !), nous vous dirons juste qu’il est question notamment d’un petit chien aspiré dans des toilettes, d’une rencontre sportive pour le moins mouvementée, d’un massage digne de ce nom, d’un bébé qui pour ses premiers mots dira un gros mot, d’un enfant de 15 ans qui n’a jamais connu son père mais qui lui ressemble étrangement, et bien évidemment des rapports comme des expressions cocasses entre un pointilleux parano à fleur de peau et un débonnaire bohème assermenté (le passage dans la salle de bains est un must du genre). Dans une surenchère de gags bien ficelés et de situations plus farfelues les unes que les autres, on reste plié en 2, au moins autant que le premier volet. A priori, ce n’était pas facile de faire aussi bien, voire de réussir à mettre la barre encore plus haut, que le premier mais, fort heureusement, le pari est réussi, d’autant plus qu’on peut constater une motivation réelle à cette suite. Sachez seulement que cette comédie légère a réussi un très joli score lors de sa sortie aux Etats-Unis. Si vos zygomatiques sont au repos depuis longtemps, c’est le moment ou jamais de les faire à nouveau fonctionner !



 
 
 
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