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Johnny English (sur Ciné + Famiz)

Sortie  le  30/04/2023  

De Peter Howitt avec Rowan Atkinson, Natalie Imbruglia, Ben Miller et John Malkovich (les 30/04 + 02 et 04/05)


Dans un monde angoissé, déboussolé, peu d’institutions sont aussi fiables que les Services secrets britanniques. Leurs super-agents, leurs réseaux internationaux, leur matériel et leur panoplie high-tech en font l’ultime bastion de l’honneur, du devoir et de la vérité. Informés d’un odieux complot contre les joyaux de la couronne, les Services mettent sur le coup la crème de la crème des espions de sa Majesté, leur agent n°1. Lequel se fait immédiatement buter et est promptement rejoint dans l’autre monde par l’élite du renseignement. Mais qui se cache derrière ces monstrueuses exactions ? Un homme, un seul, peut encore répondre à cette lancinante question. La sécurité du pays, l’espoir de venger le contre-espionnage, la protection des joyaux de la couronne, symbole immémorial de la grandeur de l’Empire, reposent désormais sur ses épaules. Cet homme, c’est Johnny English. Il ne craint rien, il n’a peur de rien, il ne comprend rien. Ce n’est pas le meilleur des agents, c’est le seul.

Qui a dit que les anglais n’avaient pas ou plus d’humour ? En voilà un exemple flagrant avec le retour en personne et sur grand écran de Rowan Atkinson, alias Mr Bean, qui essaye de relever un peu le niveau des comédies typiquement british, ces dernières tardant malheureusement à pointer le bout de leur nez hors de leurs frontières. Il est vrai que depuis The full monty et 4 mariages et un enterrement, on n’a pas eu beaucoup la possibilité de s’éclaffer dans nos salles obscures, et c’est sûrement pas avec les films de Ken Loach ou de Mike Leigh que cela sera possible. Quoi qu’il en soit, il semble bien que le cinéma anglais veuille renaître de ses cendres et reprendre la place qu’elle avait au niveau international avant la grande débâcle d’il y a une vingtaine d’années.
Certes, ce film n’est pas à proprement parlé celui qui fera oublier les vaches maigres du cinéma britannique dit rigolo, mais il fera au moins rire vos enfants et tous ceux qui aiment les pitreries de Mr. Bean. Sans être un puits de science sans fond, une de ces productions dites intellos ou prises de tête (à moins que ce ne soit celle de Mr Bean !), et encore moins une réalisation complètement déjantée à la Monty Phyton, cette comédie légère est néanmoins un savoureux pastiche des films d’espionnage à la James Bond avec Rowan Atkinson dans le rôle d’un espion gaffeur, un agent secret qui surestime ses capacités, victime d’accidents à répétition, un peu d’ailleurs à l’image de son personnage d’anglais moyen dans ses célèbres sketches télévisés.
A la vue des premières scènes, on se rend bien compte qu’il s’adresse tout spécialement à un public jeune puisque, outre l’action qui est souvent au rendez-vous, les gags sont souvent gros comme des maisons, certains éculés depuis longtemps mais fonctionnant encore auprès de nombreux spectateurs, fans de Mr Bean. En effet, Rowan Atkinson a toujours sa tête d’étonné, de grincheux et de roublard, et s’en sert à bon escient et comme il se doit. A la différence de son premier long métrage en 1997 nommé Bean, où il en faisait des tonnes sans presque dire un mot, Rowan semble s’être un peu assagi, changeant son look de miteux profond en celui d’un « super héros » en blazer et cravate impeccables avec la coupe de cheveu adéquate et la verve en prime. Même s’il continue à jouer ici et là ce personnage de crétin incompétent et catastrophique dont il ne peut se débarrasser complètement, il le rend au moins un peu plus sérieux, plus malin et plus touchant que d’habitude. On sent qu’il a mûri et qu’il peut prouver à ses fidèles admirateurs à quel point il peut aborder des sujets plus construits, plus structurés, plus maîtrisés et donc moins loufoques qu’auparavant.
C’est sans doute pour cette raison que la production à gros budget a fait appel à Neal Purvis et Robert Wade, les 2 scénaristes des 2 derniers James Bond (Le monde ne suffit pas et Meurs un autre jour). D’ailleurs, la réalisation n’est pas en reste puisque Pete Howitt (Pile et face, Antitrust) est derrière la caméra et s’en sort très bien. Le seul hic pourrait être le choix des autres interprètes, tant le casting semble avoir été fait en dépit du bon sens. Autant Ben Miller (Guns 1748, Birthday girl, The actors), qui joue l’attachant Bough, l’associé de Johnny English, possède une grande palette humoristique et ne se borne pas à n’être qu’un simple faire-valoir de Rowan Atkinson, autant le choix de John Malkovich en méchant pas tenté et de Natalie Imbruglia en coéquipière aguicheuse reste limite. Le premier s’est glissé dans la peau d’un homme à la fois bon, glacial et dingue avec une chevelure de dandy mégalo certes vieille France mais un tant soit peu efféminée, avec en plus une diction anglaise totalement avec l’accent français, c’est-à-dire drôle la première fois mais insupportable au bout de la 10ème. Quant à la seconde qui n’est autre qu’une jeune mais ancienne chanteuse australienne à succès, elle a beau faire sa première apparition au cinéma, elle manque cruellement de présence et de charme. On ne s’improvise pas Johnny English girl comme çà !
Bref, à part ce choix plus abracadabrant et atypique qu’autre chose, il faut reconnaître que ce film garde un équilibre parfait entre une certaine réalité des faits et un parfait délire de certaines situations, le tout avec un ton juste et un scénario hilarant qui ne décevra pas les inconditionnels du comique n°1 anglais !

C.LB



 
 
 
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