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Abigail

Sortie  le  29/05/2024  

De Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett avec Alisha Weir, Angus Cloud, Melissa Barrera, Kathryn Newton, Kevin Durand et Dan Stevens


Suite au kidnapping de la fille d’un puissant magnat de la pègre, un groupe de criminels amateurs pensaient simplement devoir enfermer et surveiller cette jeune ballerine afin de pouvoir réclamer une rançon de 50 millions de dollars. Retirés dans un manoir isolé, les ravisseurs commencent mystérieusement à disparaître, les uns après les autres, au fil de la nuit. C’est alors qu’ils découvrent avec horreur, que la fillette avec lesquels ils sont enfermés n’a rien d’ordinaire.

Dans la collection des grandes reprises des films d’horreur et de monstres d’antan, en réalité des classiques que les studios Universal Monsters remettent au goût du jour (souvenez-vous des nouvelles versions notamment de La momie, de Van Helsing, d’Hollow man ou bien encore de Wolfman !), on demande le remake de la fille de Dracula, vieux long métrage de 1936 dans lequel la comtesse Marya Zaleska, fille du comte Dracula et elle-même vampire, tentait de se libérer de l'influence de son père afin de vivre comme un être humain. Ce qui change dans cette interprétation « nouvelle génération » dépoussiérée, c’est que la fille est devenue cette fois une jeune ballerine d’une douzaine d’années, qu’elle ne cherche pas à devenir une vraie humaine et qu’elle adore « jouer avec sa nourriture ».
Fort de ce précepte réactualisé, tout le reste n’est que « coucou, fais-moi peur » revu et corrigé à la sauce mi-comique mi-dramatique, entre hémoglobine à profusion (ça gicle abondamment, ça asperge à profusion et ça éclabousse copieusement), effets spéciaux assez réussis (la jeune vampire fort maligne ne fait qu’une bouchée – c’est le cas de le dire ! - de ces ravisseurs et ravisseuses dont son passe-temps favori est de réussir à les diviser : elle fait joujou avec eux en se moquant d’eux), et décors morbides à souhait (la demeure, qui se situe à Dublin, sorte de prison dorée où est « séquestrée » l’ingénue en tutu, est certes grandiose mais particulièrement ombrageuse et flippante). Côté preneurs d’otages, ils sont tous assez clichés (le « rat-pack », en hommage la bande Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis Jr.), facilement manipulés (ça cafouille sec chez ces malfrats) et rapidement identifiés comme prochaine victime au menu.
Le duo de réalisateurs, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (The baby ; Wedding nightmare ; Scream – celui de 2022 - et Scream 6 – celui de 2023 – avec déjà Melissa Barrera), s’en sort plutôt bien malgré les surenchères visuelles ainsi que les facilités scénaristiques employées et téléphonées, laissant prévoir tout ce qui va arriver à l’écran (les retournements de situations sont souvent faciles et gratuits). « L’antéchrist », sous les traits juvéniles de l’actrice et chanteuse irlandaise Alisha Weir (Matilda la comédie musicale ; Scandaleusement vôtre), a beau pousser des cris stridents, montrer ses dents pointues et même voler dans les airs, on ne frémit nullement devant cette inoffensive créature en apparence peu effrayante, qui se délecte copieusement pour ne pas dire bestialement de ses bras-cassés de kidnappeurs telle une redoutable prédatrice, tout en se « foutant de leur gueule » éperdument. Si le film oscille constamment entre gore et fun, il n’arrive malheureusement à trouver sa place dans les standards au registre horrifique chers à nos jeunes et précédentes années !

C.LB



 
 
 
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