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Le royaume des abysses

Sortie  le  21/02/2024  

De Tian Xiaopeng avec les voix de Tingwen Wang, Sù Xin, Kuixing Teng, Yang Ting, Jing Ji et Guo Hào-Ràan


*Par les thèmes qu’il aborde, par la forme d’expression parfois forte qu’il adopte, ce film peut effrayer le plus jeune public.

Shenxiu, une fillette de 10 ans, est aspirée dans les profondeurs marines durant une croisière familiale. Elle découvre l’univers fantastique des abysses, un monde inconnu peuplé d’incroyables créatures. Dans ce lieu mystérieux émerge le Restaurant des abysses, dirigé par l’emblématique Capitaine Nanhe. Poursuivis par le Fantôme Rouge, leur route sera semée d’épreuves et de nombreux secrets. Leur odyssée sous-marine ne fait que commencer.


Mais ils sont fous ces chinois, ceux qui ont imaginé et conçu ce film d’animation d’un style encore plus différent que les traditionnels dessins animés ! Il faut préciser que le réalisme ici est probant, voire impressionnant pour ne pas dire détonnant et même hallucinant, d’une perspective incroyable et d’une créativité dingue. Entre les « monstres » dépeints d’une façon plutôt originale, aussi bizarres et rigolos (entre autres les loutres) les uns que les autres, ainsi que les décors colorés d’une manière florissante dans un style à la Van Gogh, c’est tout un univers jamais vu au cinéma qui s’offre à nous dans ce voyage initiatique abyssal.
Ce mélange d’animation classique, de manga et de 3D (paire de lunettes spéciales obligatoire) est un déluge d’images certes d’une grande maîtrise visuelle et richesse expressive, soutenues par un rythme dansant effréné, mais toutes ces accélérations et ces mimiques (propres d’ailleurs à la plupart des films chinois, du type « slapstick ») arrivent à nous donner le tournis, d’autant plus que cette production dure 2 bonnes heures. C’est un véritable délire ambiant à chaque plan auquel nous sommes invités à assister médusés : néanmoins, il manque tout simplement une bonne justification narrative et une réelle consistance scénaristique à tout ce déballage pour qu’on puisse y adhérer complètement.
Le réalisateur, scénariste et acteur chinois Tian Xiaopeng (Monkey king) a semble-t-il eu les yeux plus gros que le ventre (de ce côté-là, les plats fantaisistes présentés à l’écran sont surprenants, du moins, inimaginables et, à premières vues, plutôt immangeables !), s’évertuant à nous ponctuer sans relâche des scènes pleines d’actions démentielles à nous donner le vertige et le mal de tête assurés. C’est sans aucun doute possible une prouesse technique d’une rare intensité et d’une extravagante tenue mais le résultat est tellement débordant de vitalité, trop désordonné, souvent outrancier et parfois hystérique, qu’il pourrait ne pas plaire aux plus jeunes des spectateurs.
Bref, un pari aussi sidérant qu’inspirant mais un pari toutefois risqué : faut être sacrément fortiche pour se farcir toutes ces images qui défilent – et dégoulinent - à vive allure sans broncher d’un iota ou bien sans sortir prématurément de la salle totalement épuisé de cette « épreuve » par excès de saturation !

C.LB



 
 
 
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