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Drive-away dolls

Sortie  le  03/04/2024  

De Ethan Coen avec Margaret Qualley, Géraldine Viswanathan, Beanie Feldstein, Colman Domingo, Pedro Pascal, Bill Camp et Matt Damon


Jamie et son amie Marian, sont à la recherche d'un nouveau départ, elles se lancent dans un road trip mais les choses tournent mal lorsqu'elles croisent en chemin un groupe de criminels bras cassés.

Les frères Cohen nous ont toujours habitué à des films un peu bizarres, un peu fous et même un peu dingues, pleins d’humour sarcastique, de répliques croustillantes et de situations barrées. Mais cette fois, ils sont allés encore plus loin que d’habitude dans leur délire en tandem, osant des interventions – des mots comme des visuels - qu’on aurait eu du mal à imaginer venant de leur part, surtout dans un pays pudibond comme les Etats-Unis qui se choquent pour moins que ça, voire pour un rien. D’ailleurs, afin d’être prévenu de ce qui va nous attendre à l’écran, un avertissement nous précise que « des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs ». En effet, avec des baisers entre gouines, des clubs de lesbiennes, des godes et autres moulages de « b…s », plus un chien, sans oublier des scènes de « baise », pardon, de sexe ici et là, on sait à quoi s’attendre !
Si vous regardez bien l’affiche, il y a des signes avant-coureurs qui ne trompent pas, tel que le joli « plan cul », là où justement une voiture trace sa route dans la droite ligne vers…Bref, plus explicite, ça ne peut pas en être autrement ! A croire qu’Ethan (mais sans Joël Cohen) s’est lâché dans tous les sens du terme, pour ne pas dire défoulé à tout prix, parlant ouvertement de choses qu’on pourrait « mal prendre » si cela ne venait pas d’un pareil cinéaste. Mais, tout de même, faire dire « vulve », « cunnilingus » en joignant presque l’image à la parole, par 2 dévergondées, fausses « coincées du cul », c’est un peu dur à « avaler », non ! D’autant qu’il s’est amusé à souligner exagérément l’esprit LGBT à fond les manettes, histoire de faire jouer le côté dit minorité affichée à l’écran.
Avec (au)tant d’excès, c’est la faute à un scénario quelque peu en roue-livre (c’est le cas de le dire, vu le titre du film !) et particulièrement tiré par les cheveux, avec du remplissage en veux-tu-en-voilà, entre du grand guignol (le coup de la tête humaine dans un sac) et « foutage de gueule » (des intermèdes psychédéliques redondants et sans grand intérêt). Pour ce qui est du casting, c’est un panache d’actrices (Margaret Qualley - vue notamment dans The nice guys, Once upon a time…in Hollywood, et bientôt dans Pauvres créatures – qui interprète l’énergique délurée, et l’australienne Géraldine Viswanathan - aperçue entre autres dans Contrôle parental et Bad education – qui interprète la fille stricte pas bien dans sa peau), et d’acteurs (comme par exemple Matt Damon) venus montrer leur bouille, pour certains l’espace de quelques secondes (Bill Camp).
Ca a beau être assez foutraque dans l’ensemble, on reconnaît bien la patte du metteur en scène à travers des effets de caméra et de montage qui nous rappellent qu’on a déjà vu mieux auparavant. Reste donc une « météorite » cinématographique (qu’on va dire très « filante » !) qui ne révolutionnera certes pas le 7ème art, même avec une belle BO typée U.S. (avec notamment du Linda Ronstadt en doublon).

C.LB



 
 
 
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