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Les rois de la piste

Sortie  le  13/03/2024  

De Thierry Klifa avec Fanny Ardant, Mathieu Kassovitz, Nicolas Duvauchelle, Laetitia Dosch, Ben Attal et Michel Vuillermoz


Rachel, sorte de Ma Dalton, a élevé ses fils Sam et Jérémie, et son petit-fils, Nathan, dans le culte de l’arnaque. De plans foireux en petits larcins, cette sympathique famille de bras cassés court toujours après le gros coup. Chance ou fatalité, lors d’un cambriolage, ils volent sans en connaitre sa valeur, une toile de Tamara de Lempicka. Céleste, une détective rusée et charmeuse, et Gauthier, son fidèle acolyte, se lancent à leur poursuite...

Doit-on s’attendre à une comédie bien de chez nous, à un drame sous-jacent, à un polar assez enlevé ou bien à une œuvre sociale dite intergénérationnelle ? Un peu des 4, tant l’histoire s’amuse à passer de l’un à l’autre avec une frénésie ambiante soulignée, un sens de la répartie plutôt réjouissant – voire même primesautier -, et une forme - comme un fond - très décontractée limite un tant soit peu (trop) léger. On a beau chercher une quelconque faute de goût ou alors un manque de rythme, l’ensemble s’enchaîne rapidement sans fioritures ni temps mort malgré les presque 2 heures du film.
On ne pourra pas dire que le casting n’y est pas pour rien, tant chacun des rôles attribués y met de la bonne volonté et s’affiche avec un charme sentimental évident et un décalage ouvertement assumé. Voir Fanny Ardant jouée la mère pétillante et « nocive » (avec cette voix suave inimitable), Mathieu Kassovitz le fils aussi honnête qu’émotif (jusqu’à en devenir attendrissant), Nicolas Duvauchelle en frère "métamorphosé" (une composition inattendue pour cet acteur habituellement dévolu aux rôles de « dur à cuire » !), Laetitia Dosch (La bataille de Solférino ; La belle saison ; Nos batailles ; Irréductible ; En même temps) en vraie enquêtrice et « fausse amoureuse » (elle est parfaite, avec un petit air de Cécile de France à ses débuts), Ben Attal en petit-fils nerveux (une autre révélation) et enfin Michel Vuillermoz en inspecteur déphasé (c’est le moins qu’on puisse dire !). Bref, ils forment une composition homogène qui sert admirablement ce mélo plein d’humour et de frivolité.
On doit ce drôle de mélange particulièrement volubile au réalisateur Thierry Klifa (Le héros de la famille ; Les yeux de sa mère ; Tout nous sépare) qui continue son petit bonhomme de chemin en filmant et en décortiquant les affres et autres turpitudes d’une famille soi-disant traditionnelle mais vraiment pas comme les autres, un partenariat de cambrioleurs, des « casseurs » de mère en fils et petit-fils. Malgré quelques raccourcis scénaristiques et situations en décalage un brin exagérées, on se fait plaisir à regarder tout ce beau monde se dépêtrer tant bien que mal dans un conflit fraternel des plus loquaces et des plus tourbillonnants qui soit.
Là-dessus, rajoutez une BO à la fois prenante et flamboyante sans vous fier forcément au titre ni à l’affiche du film (une ressemblance avec celle du film Family business de Sidney Lumet tourné en 1989 qui traitait déjà d’un sujet assez similaire), et vous obtenez la comédie débridée du moment, où les uns se font une joie de pourrir la vie des autres !

C.LB



 
 
 
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