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Voyage au Pôle Sud

Sortie  le  20/12/2023  

De Luc Jacquet avec des manchots mais pas que…


En 1991, Luc Jacquet partait pour sa première mission en Antarctique. Trente ans plus tard, il revient là où tout a commencé pour lui.
Une invitation au voyage au cœur d’une nature sauvage et grandiose qui n’a jamais cessé de fasciner les hommes et d’attirer les plus grands explorateurs.


Etait-il vraiment nécessaire de faire à nouveau un film sur cette partie du globe alors que « La marche de l’empereur » avait été une réussite exemplaire ? Retrouver le même décor, les mêmes « protagonistes » et le même réalisateur, c’était un peu risqué à la base, vous ne croyez pas ? Eh bien, figurez-vous que non, d’autant que Luc Jacquet (Le renard et l’enfant ; Il était une forêt) a trouvé la « parade » pour éviter les redites. Au lieu de proposer une suite à « L’empereur » (qui était déjà celle de « La marche de l’empereur »), il nous gratifie d’un documentaire en forme de vibrant hommage à la nature en Antarctique, à cette partie du monde qu’il affectionne particulièrement – et pas uniquement la région du Pôle Sud ! -, tourné entièrement en noir & blanc et d’un esthétisme saisissant. On a d’ailleurs l’impression ici de feuilleter un album photographique en version argentique, plein de contraste et de nuance !
Si ce film se regarde comme un livre de photos, c’est aussi grâce aux magnifiques prises de vue employées, pour la plupart sous des angles incroyables et de toute beauté entre ce qui vole, ce qui nage, ce qui courre, mais aussi ce qui frémit, ce qui grince, ce qui vit et ce qui meurt. On est comme l’auteur, « combler par la splendeur du (bout du) monde ». Côté dépaysement, vous allez être servi depuis la cordillère des Andes jusqu’au pays des manchots et son royaume des glaces, en passant par la dernière forêt australe avant les 50èmes rugissants, le vol des condors, la course des bébés lamas et la ballade de 2 baleines bleues. Quant à la voix off à la fois grave et douce, on est accaparé par son texte plein de poésie profonde et d’émotions à fleur de peau, indéniablement porté par un message écologique légèrement affiché mais complètement assumé.
Sans trop abuser des ralentis ni des accélérations, Luc Jacquet, qui s’est fait une bonne tête à la Ernest Hemingway, semble ne pas avoir totalement rompu les amarres avec ce 7ème continent qu’il chérie tant – cela fait plus de 30 ans qu’il visite ces régions polaires -, revenant à nouveau dans ce coin magique « où des animaux ont l’audace d’habiter » (et « redoutant de ne plus les revoir ! »), où « la paix sauvage le bouleverse tant ». Alors se pose (-t’il) la question, à savoir « encore combien de voyages il lui reste à vivre » pour nous rapporter encore et encore des images aussi majestueuses, bouleversantes et inspirantes que celles qu’il nous montre cette fois ? Et la réponse serait "1000 fois oui" !

C.LB




 
 
 
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