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Conann (la barbare)

Sortie  le  29/11/2023  

De Bertrand Mandico avec Elina Lowënsohn, Christa Théret, Julia Riedler, Claire Duburcq, Sandra Parfait et Agata Buzek


Parcourant les abîmes, le chien des enfers Rainer raconte les six vies de Conann, perpétuellement mise à mort par son propre avenir, à travers les époques, les mythes et les âges. Depuis son enfance, esclave de Sanja et de sa horde barbare, jusqu'à son accession aux sommets de la cruauté aux portes de notre monde.

Non, Conann (avec 2 n) n’a rien à voir avec Conan (un seul n), film interprété par Arnold Schwarzenegger et sorti en 1982. Ou plutôt si – il est toujours question de violence, de barbarie, de sang et de mort – mais ici remanié à la sauce plus ou moins contemporaine (présence d’un micro et d’une voiture), version 100% féminine pour ne pas dire féministe. Ne cherchez pas, il n’y a pas un seul acteur au casting, que des femmes de différents âges qui jouent des guerrières, des corruptrices, des déviantes, des sauvages et même des reines.
Toute l’action se déroule en studio, dans des décors esthétiquement hallucinants voire fantastique, un mix entre du gothique, du médiéval et du héroic fantasy, le tout filmé en alternance soit en couleur soit en noir & blanc, cadré très rapproché et donc au plus près des actrices avec une caméra toujours en mouvement sur fond de textes poétiques pour le moins bavards et nébuleux. D’autant que l’histoire « abstraite » est brumeuse, plutôt vague, assez incompréhensible, une fable un tant soit peu obscur mais néanmoins philosophique.
Le réalisateur Bertrand Mandico (Les garçons sauvages – tiens, il était déjà question de « sauvages » mais cette fois avec des « mâles » - ; Ultra pulpe ; Afterblue) qui s’est fait un malin plaisir à tenter de nous surprendre tout en nous embrouillant, en nous racontant, dans une mise en scène déchaînée, délirante et fascinante, faite de bric et de broc psychédélique et fantasmagorique, un conte de fées, pardon, un mythe de barbares en jupette prêtes à tout pour s’embrocher à la moindre occasion qui se présente. On ne sait pas quoi trop penser de cet OVNI cinématographique destiné plutôt aux adultes, qui se perd dans des méandres pompeux, des allusions fantasmagoriques, des paroles iconoclastes et de la sensualité légèrement queer, ponctué parfois de personnages bigarrés à tête de chien(ne), un Iggy Pop façon animal.
Bref, si vous aimez les films singulièrement radicaux, insolites et désespérés, aussi prétentieux qu’incongrus, à l’ambiance expérimentale onirique, épileptique, démesurée et déconstruite, à la limite de l’irritation mystique, alors vous allez être servi avec celui-là !

C.LB



 
 
 
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