Flo

Sortie  le  01/11/2023  

De Géraldine Danon avec Stéphane Caillard, Alison Wheeler, Alexis Michalik, Pierre Deladonchamps, Charles Berling, Samuel Jouy et Marilyne Canto

Connue comme "la petite fiancée de l’Atlantique", Florence Arthaud fut surtout une grande navigatrice. Son palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990.
Au-delà de ces exploits, FLO raconte l’incroyable destin d’une femme farouchement libre qui - après un accident de la route ayant failli lui coûter la vie - décide de rejeter son milieu bourgeois et la vie qui lui avait été tracée, pour vivre pleinement ses rêves.

Pas besoin d’être marin d’eau douce ou skipper chevronné pour apprécier comme il se doit la qualité d’un film qui parle de bateaux et de mer, d’autant plus si c’est une navigatrice (certes un peu sur le tard !) qui en est au commande ! En effet, Géraldine Danon partage sa vie entre le voilier de son mari, Philippe Poupon (l’un des navigateurs les plus titrés qui d’ailleurs est « présent » version jeune dans ce film !), et ses productions cinématographiques comme documentaires. La réalisatrice ne pouvait certes pas, voire difficilement, passer à côté d’un sujet pareil, celui du parcours de Florence Arthaud qui pourrait d’ailleurs aisément s’apparenter un peu au sien (elles étaient amies dans la vie).
Librement inspiré de la vie de cette dernière, Géraldine a su parfaitement restituer l’ambiance qui règne autant à terre que sur les flots, filmant avec beaucoup de nuance les magnifiques bateaux dans la houle comme les rapports (de force) qui peuvent exister entre marins, beuveries et chansons (« à boire ») en prime. Là-dessus, elle sait de quoi elle parle ! Ce qui est un peu moins probant, c’est l’image « vendeuse » qu’elle renvoie de cette grande navigatrice, surnommée la « reine du vent », sur son côté rebelle voire culottée, sur son émancipation, son indépendance, ses « romances », ses frasques, ses démons et ses parties de « jambes en l’air ». Elle n’était pas obligée de raconter certains travers et autres petits détails intimistes pour montrer tout le courage, toute la volonté et la détermination de la 1ère femme vainqueur de « La route du Rhum » qui a changé bien des règles (« C’est un truc de mecs ! »).
Pour l’interpréter, elle a choisi Stéphane Caillard (Les Lyonnais ; Premiers crus ; Bastille day ; Chez nous) qui, outre sa chevelure flamboyante et ses taches de rousseur, est bluffante de véracité et de pugnacité à travers ses choix audacieux, ayant une foi en l’avenir quasi inébranlable. Omniprésente à l’écran pendant plus de 2 heures, elle irradie par son sourire aussi joyeux qu’éclatant, en un mot, magnétique. Cette production en forme d’hommage tient plus de la séquence people, souvent anecdotique et parfois idyllique (le coup de fil en plein milieu de l’océan !), que des grands moments de sa destinée, excepté son arrivée en Guadeloupe après sa course en solitaire en 1990. Quoi qu’il en soit, on se laisse porter par ce biopic, autour des « aventures » de cette championne douée qui a ouvert la voie à d’autres navigatrices après elle et qui a su rester entière jusqu’au bout(e d’amarrage) en transmettant son amour de la voile.

C.LB