en 
 
 
cinema

 
 

Killers of the flower moon (sur Canal + Box Office)

Sortie  le  01/05/2024  

De Martin Scorsese avec Léonardo DiCaprio, Robert de Niro, Lily Gladstone, Jesse Plemons, John Lithgow et Brendan Fraser (les 01, 05, 06, 13, 19 et 20/05)


Au début du XXème siècle, le pétrole a apporté la fortune au peuple Osage qui, du jour au lendemain, est devenu l’un des plus riches du monde. La richesse de ces Amérindiens attire aussitôt la convoitise de Blancs peu recommandables qui intriguent, soutirent et volent autant d’argent Osage que possible avant de recourir au meurtre…

Quel plus beau et plus vibrant hommage rendu au peuple amérindien, en l’occurrence ici les Osages, que ce film de Martin Scorsese, qui semble lui-même être « tombé » en immersion (pour ne pas dire en amour) de la culture comme de l’histoire véridique dont ils ont été les victimes, face à l’extrême avidité et cupidité des « colons » européens ! Au point de s’en être inspiré pour raconter ces évènements réels, survenus il y a de cela un bon siècle, sous le couvert d’une très longue production de 3h26 dans laquelle les « indiens » sont légion (il a même fait tourner des figurants non-professionnels, des natifs au vrai « patrimoine de sang pur »), où il fait parler leur langue aux acteurs et où il apparaît en caméo à la fin.
Pour rendre son scénario encore plus crédible, il a réuni un trio fétiche de choc et non des moindres, en les personnes de Léonardo DiCaprio, Robert de Niro (ses deux-là ont déjà joué ensemble dans Blessures secrètes et Simples secrets ) et d’une révélation, la charismatique et resplendissante Lily Gladstone (vue dans Jimmy P. – où elle interprétait déjà une indienne - ; Certaines femmes ; First cow), en dame « squaw » fortuné qui fait tourner la tête du 1er, un benêt conspirateur flairant l’argent du pétrole et donc « la bonne affaire, le bon investissement afin de pouvoir récupérer les dividendes » grâce à un mariage d’intérêt, bref, « un coyote qui aime l’argent ». Quant au 2ème, il est plus « indien » qu’« italien », à la fois perfide, envieux, profiteur et spéculateur à souhait, faussement vertueux mais vraiment raciste, mafieux jusqu’au bout des ongles et « croque-mort » à ses heures perdues. En résumé, ils tiennent le haut du pavé de cette fresque mémorable, minutieusement reconstituée (Scorsese va jusqu’à utiliser et détourner de vraies/fausses images d’archives en noir & blanc) et parfaitement maîtrisée, offrant à chacun(e) une performance « humaine » incroyable !
Et bien, malgré tous ses ingrédients ambitieux, très attirants voire fort appétissants, il manque ce petit quelque chose de plus qui aurait fait de ce long métrage un ultime chef-d’œuvre de son déjà célèbre auteur. En effet, sa durée excessive a de quoi en rebuter plus d’un(e), ses discussions – non empruntes d’un certain humour - entre les acteurs principaux ressemblent à celles qu’affectionnent beaucoup Quentin Tarantino, et son adaptation de l’ouvrage du même nom de David Grann publié en 2017 (on lui doit La citée perdue de Z) n’a pas insufflé l’énergie, l’intensité, l’emportement, limite la fougue d’un Little big man d’Arthur Penn, d’un Danse avec les loups de Kevin Costner, d’un Dernier des mohicans de Michael Mann, ou bien encore d’un Nouveau monde de Terence Malick.
Il aurait été sans (aucun) doute plus « (o)sage » de réduire un peu la voilure de cette affaire criminelle, un thriller bien noir déguisée en western presque « moderne », et de pimenter l’ensemble de coups d’éclats comme son réalisateur nous a si souvent habitué !

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique