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Zillion

Sortie  le  21/06/2023  

De Robin Pront avec Jonas Vermeulen, Matteo Simoni, Charlotte Timmers, Barbara Sarafian et Geert Van Rampelberg


1997, Anvers. Frank Verstraeten, génie informatique au flair avéré pour les affaires, est fasciné par la vie nocturne. Avoir sa propre discothèque, et écraser, mieux, annihiler la concurrence. Superficie géante, piste de danse tournante, spectacles laser, feux d’artifice : ZILLION en met plein la vue. Pour s’assurer la présence des plus belles femmes du pays, Frank fait appel à une connaissance, Dennis Black Magic, roi du porno local. Le cocktail sexe, drogue et musique techno est imparable ! Mais le succès attise la jalousie, et Frank ne tarde pas à se faire des ennemis aussi bien parmi ses employés que ses concurrents...

Grandeur et décadence chez un simple informaticien plutôt bon gestionnaire et jeune entrepreneur (à seulement 27 ans), devenu le roi du monde de la nuit en créant une méga-discothèque, comme chez un réalisateur et producteur de films uniquement réservés aux adultes qui attire la clientèle chez le premier. Puisque l’un ne va pas sans l’autre, c’est à celui qui tombera le plus vite et surtout le plus bas ! A force d’avoir la folie des grandeurs en voulant arriver à ses fins coûte que coûte tout en étant (beaucoup trop) sûr de soi-même jusqu’à ce que ça monte à la tête de façon obsessionnelle, c’est-à-dire viser à tout « prix » à la fois l’argent, le pouvoir, le succès et tout le reste -, on finit par se brûler les ailes et donc par chuter inexorablement dans une spirale infernale.
Tout cela est vrai, tiré d’un fait divers qui s’est déroulé à Anvers à la fin des années 90. Et le réalisateur et scénariste belge Robin Pront (Les Ardennes ; The silencing) ne s’est pas privé de nous en mettre plein la vue côté rythme visuel et musical soutenus (le film dure pourtant 2h18), ambiance survoltée en boîte de nuit, et « trucs » de fou en prime. En ce qui concerne le casting, on découvre des acteurs plus ou moins charismatiques - plus Charlotte Timmers (vue entre autres dans Hasta la vista et des séries télévisées) et Matteo Simoni (présent notamment dans Marina, Patser, L’équipier) que Jonas Vermeulen (aperçu dans Red light, Fair trade, et Au champ d’honneur) en génie de l’informatique mais « sale nabot » imbu de sa personne, complexé et dirigiste, qui poursuit son rêve tout en voulant prendre une revanche sur la vie.
Certes, le ton est donné dès le départ, avec certes des moments exagérés voire excessifs, mais la mise en scène à la fois artistique et photographique (c’est tourné parfois tel un documentaire), comme la direction des rôles (ça surjoue souvent de manière agaçante pour ne pas dire énervante) manquent de tenue. Quant au doublage en français, c’est franchement très moyen. Reste une vision assez réaliste d’une époque révolue où l’on s’éclatait dans des endroits plus incroyables les uns que les autres, dans des « The place to be » où beaucoup de choses étaient permises à la limite de la légalité.

C.LB



 
 
 
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