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Sisu, de l’or et du sang (sur Canal + Cinéma(s)

Sortie  le  31/03/2024  

De Jalmari Helander avec Jorma Tommila, Aksel Hennie, Jack Doolan, Onni Tommila, Mimosa Willamo et Arttu Kapulainen


Finlande, 1944. Dans la nature sauvage et hostile de la Laponie, alors occupée par les nazis, un ancien soldat découvre un gisement d’or.
Prêt à tout pour sauver son précieux butin, il ne reculera devant rien, quitte à devoir assassiner jusqu’au dernier SS qui se trouverait sur son chemin.


C’est sûr, il y a du Quentin Tarantino dans l’air ! Non content que ce dernier ait décidé « d’arrêter » de tourner (selon ses dires), voilà que la nouvelle génération de plus ou moins jeunes réalisateurs - celui qui nous concerne ici, Jalmari Helander (Père Noël origines ; Big game), a pourtant déjà 46 ans - a pris la relève ainsi que la liberté « d’adapter » certaines idées scénaristiques de leur « illustre » maître retiré des affaires (mais pour combien de temps ?), afin de contenter les fans de films de guerre et donc d’action. Rien qu’à voir les premières images plutôt « sombres » de cette production made in Finland, on sent bien que son influence est là (le principe des chapitres qui défilent à la Kill Bill), omniprésente du début à la fin, excepté dans les dialogues qui se résument à une peau de chagrin (vous n’entendrez la voix de l’envoûtant héros qu’à toute la dernière image !).
Outre le fait de trouver une corrélation directe avec Inglorious bastards question « casser du nazi coûte que coûte » (et le plus possible : souvenez-vous de Brad Pitt et sa batte de baseball !), on peut également y voir une revisite moderne du western typiquement U.S., de par la beauté des paysages, plaines et autres étendues désertiques de Laponie (une sorte de sierra nordique sans âme qui vive), de par les regards qui en disent (plus) longs (qu’un long discours) à la manière de Sergio Leone dans Il était une fois dans l’Ouest, et de par le personnage principal, taiseux, déterminé et invincible (même blessé – criblé de balles ou d’éclats d’obus – et même pendu !), de surcroît chercheur d’or (style l’Ouest américain, avec de la fièvre dans les yeux à la vue de ce métal précieux, une pioche en guise d’arme et une tente en forme de tipi indien). Seul, flanqué d’un chien type caniche, cet « immortel » va décimer dans les règles de l’art toute une compagnie de méchants soldats allemands à lui tout seul : ah çà, il ne fallait pas le chercher !
C’est le long métrage « pop-corn » comme on les aime (et qui pourrait aisément devenir culte !), d’une durée pas trop longue (1h30), d’une efficacité redoutable (on ne s’ennuie pas une minute entre les scènes de dégommage excessives et celles de poursuites pour la plupart invraisemblables), d’un humour légèrement décapant et d’une trame moraliste certes toute faite mais attendue. Bref, on ne réfléchit pas et on se fait plaisir en regardant comment les producteurs de la saga John Wick se sont amusés à en rajouter dans les castagnes brutales et sans pitié, dans une surenchère d’intrigues narratives les plus surprenantes, voire les plus incroyables pour ne pas dire les plus improbables qui soient. On en redemanderait presque !

C.LB



 
 
 
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