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Renfield

Sortie  le  31/05/2023  

De Chris McKay avec Nicholas Hoult, Shohreh Aghdashloo, Nicolas Cage, Brandon Scott Jones, Adrian Martinez, Awkwafina et Camille Chen


Le mal ne saurait survivre une éternité sans un petit coup de pouce. 
Dans cette version moderne du mythe de Dracula, Renfield est l’assistant torturé du maître le plus narcissique qui ait jamais existé : Dracula. Renfield est contraint par son maître de lui procurer des proies et de pourvoir à toutes ses requêtes, mêmes les plus dégradantes. Mais après des siècles de servitude, il est enfin prêt à s’affranchir de l’ombre du Prince des ténèbres. À la seule condition qu’il arrive à mettre un terme à la dépendance mutuelle qui les unit.


Comment devenir enfin « maître de sa vie » quand on est sous l’emprise d’une relation abusive et qu’on est en quête de rédemption ? C’est bien là tout le problème et le dilemme que subit le jeune serviteur – pour ne pas dire le laquais - de Dracula, célèbre vampire ô combien égocentrique et être immortel qui se repaît du sang des vivants. Mais pour parvenir à conjurer ce narcissique patenté qui cherche à retrouver sa puissance d’antan ou, du moins, à se défaire de « l’étreinte » toxique infligée par ce diable particulièrement satanique, il va falloir redoubler de patience, de courage, d’ingéniosité et de détermination afin de s’en libérer définitivement.
C’est une version moderne des classiques d’horreur d’antan, revue et corrigée ici à la sauce comédie horrifique pleine de scènes d’action, que nous propose le réalisateur américain Chris McKay (Lego Batman le film ; The tomorrow war), abusant comme il se doit d’effets spéciaux en 3D saisissants, d’effusions d’hémoglobine à profusion, d’interventions chorégraphiées musclées, de ralentis et d’acrobaties, ainsi que d’une BO fort éclectique (entre rock, pop et ska). Sans oublier de rendre un vibrant hommage au film original Dracula, tourné en noir et blanc par Tod Browning en 1931, sous la forme d’un gros clin d’œil référencé et appuyé en y incrustant les 2 personnages masculins principaux.
Autant Nicolas Cage s’en donne à cœur-joie dans le rôle du comte Dracula (un presque sosie de Béla Lugosi, l’acteur qui a immortalisé en premier ce « monstre » à l’écran), grand bavard fiévreux et cabotin cynique devant « l’éternel » (son entrée dans la mafia est assez jubilatoire), autant Nicholas Hoult (Pour un garçon ; The weather man ; A single man ; X-Men : le commencement + X-Men : Days of future past ; Mad Max : Fury road ; La favorite ; Deadpool 2) s’en sort habilement dans son cheminement plutôt chaotique, sans trop d’extras déjantés ni de surenchères excessives, toujours convaincant dans un équilibre bien dosé d’humour (plus proche de la farce comique) et de sérieux (notamment lors de ces réunions au sein d’un groupe de soutien pour personne en perdition).
Cette histoire de série B sans prétention ni surprise côté intrigue mais au demeurant fort charmante et sympathique, qui développe le point de vue d’un de ceux qui côtoient au quotidien le fameux Nosferatu, n’est certes pas la production gore « du siècle » mais elle offre néanmoins une nouvelle approche, certes divertissante, un chouia grotesque et caricaturale sur les bords, autour de l’un des mythes les plus emblématiques - et éculés - de la littérature (comme du cinéma) grâce à son illustre auteur d’origine anglaise, Bram Stoker.

C.LB



 
 
 
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