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L’homme debout (sur Canal + Cinémas)

Sortie  le  12/04/2024  

De Florence Vignon avec Jacques Gamblin, Zita Hanrot, Cédric Moreau, Tatiana Gousseff, Vincent Jaspard et Carima Amarouche


Pour décrocher un CDI dans l’entreprise de papier peint qui vient de l’engager, Clémence Alpharo doit pousser Henri Giffard, VRP en fin de parcours, vers une retraite anticipée. Il faut rajeunir l’image de la petite boite. Mais Giffard refuse. Son travail semble être la seule chose qui donne encore un sens à sa vie. Coincée entre la perspective d’un avenir professionnel qui lui permettrait de fuir ses problèmes familiaux et l’affection inattendue qu’elle éprouve pour le VRP, Clémence va devoir choisir…

Avoir Jacques Gamblin comme acteur dans un film est déjà un gage de réussite, un excellent signe de bonne tenue scénaristique et donc de belle réjouissance narrative. Cet artiste possède un tel capital sympathie auprès du public que l’on peut le regarder jouer sans émettre la moindre réserve à son égard. Il a beau « se déguiser », c’est-à-dire rentrer dans la peau de tel ou tel personnage demandé, il est toujours posé, doux et charmant, juste et convaincant, d’une gentillesse à toute épreuve et ça se lit sur son visage.
C’est à nouveau le cas ici dans le rôle d’un vieux « commercial » de la vieille école, un adepte du porte à porte qui est resté au contact des gens (« le terrain, c’est l’école de la vie ! »), tout en remplissant ses objectifs de vente. Son statut à part, dit spécial (il sait « décrocher et se laver la tête »), genre « ancien combattant » qui fait partie des murs, lui octroie ou, si vous préférez, lui confère le droit de faire ce qui lui chante. Mais voilà, pour redynamiser l’image de la boite pour laquelle il travaille, il doit partir (« on a besoin de sang neuf ») et çà, il ne veut pas l’entendre à aucun prix !
Face à lui, une jeune gérante d’équipe sous pression, en attente d’un contrat longue durée, qui va tenter le tout pour le tout, bref, essayer tant bien que mal de le faire plier afin de garder son poste. Interprétée par Zita Hanrot (vue notamment dans La fête est finie, Carnivores, La vie scolaire, Rouge, et Fatima, prestation pour laquelle elle a remporté le César du meilleur espoir féminin en 2016), elle apporte cette petite note de charme qui fait toute la différence et l’attrait principal de cette petite production sans prétention.
Malgré quelques traits de caractère trop soulignés pour ne pas dire caricaturaux à outrance (ceux de sa sœur délirante ou de son patron qui se sert d’elle, ridicules tous les deux à force d’en faire trop), et une certaine lenteur assez répétitive dans le déroulé de cette histoire somme toute assez prévisible (ça finit d’ailleurs par tourner en rond), on se laisse séduire par ce drôle de tandem dans un milieu du travail qui n’existe pas ou, du moins, plus à nos yeux. Sans tomber dans du social, on est accaparé par les rapports humains et la destinée de ces 2 êtres en quête d’autre chose, de nouvelles valeurs.

C.LB



 
 
 
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