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99 moons

Sortie  le  10/05/2023  

De Jan Gassemann avec Valentina Di Pace, Dominik Fellmann, Katerina Stoykova, Leo Matteo Girolamo, Gregory Hari et Ale Lindman


Bigna, sismologue de 28 ans, veut tout contrôler, jusqu’à ses jeux érotiques où elle domine ses partenaires. Frank, 33 ans, travaille de nuit dans des clubs où il s’évade dans les paradis artificiels et les relations sans lendemain. Ces deux mondes que tout oppose entrent en collision, puis s’unissent, entre attraction sexuelle et désir de liberté, déclenchant une folle histoire d'amour qui s’égrène sur 99 lunes.

Le nombre de (pleines) lunes mentionnées ici dans le titre (99), traduit en anglais puisque le film est presque intégralement parlé ainsi, est qui vaut à 8 années passées entre une femme et un homme, couple plutôt étrange formé par une scientifique, sorte de dominatrice adepte des rendez-vous musclés, expéditifs et peu sensuels (c’est elle qui dirige), et un habitué des milieux underground qui vivote d’expédiants et cela dans tous les sens du terme avant de tomber amoureux. Et ça commence très « hot » avec leur première rencontre sexuelle, puis ainsi de suite sous forme de plusieurs chapitres à des moments ponctuels voire charnières dans leur relation.
Dire que cette fois la chair est triste n’est pas un euphémisme, d’autant que les protagonistes peu glamour déambulent dépoitraillés, fesses à l’air et membre en érection, sans aucune retenue dans leurs nombreux ébats disons torrides limite « vache » qui alternent leurs assez rares échanges verbaux. Ce qu’elle n’aimait pas ou ne voulait pas faire avant (notamment l’amour), elle l’accepte dorénavant avec ce « partenaire » devenu régulier, au point de tout lâcher, même un job en or (au Chili), pour vivre pleinement son désir naissant. D’ailleurs, sur ce point de rupture professionnel, on a un peu de mal à y adhérer complètement !
Quoi qu’il en soit, voilà un film d’origine (contrôlée ?) suisse – le réalisateur et scénariste zurichois Jan Gassmann a déjà à son actif 2 longs métrages (Off beat ; Homeland) et des documentaires - qui certes ne manque pas d’un certain « toupet » assez (dé)culotté d’ailleurs, mais plutôt sacrément d’intérêt comme de rythme. On s’ennuie au bout de 15 minutes à force de ressasser les mêmes jeux de chassé croisé entre rejet et attirance, les mêmes scènes de (cu)culs, les mêmes expressions faciales.
« Tu pourrais être plus que çà ! », lui dit-il. Et elle de lui répondre : « tu confonds sexe et amour ». 2 phrases qui résument très bien l’état des lieux, une production indépendante froide de presque 2 heures jouée par un casting non-professionnel, qui se perd vainement dans des rapports charnels névrosés et crus, sans véritables idéaux ni psychologie en fin de compte, d’une grande pauvreté et profondeur d’esprit, bref, pas du tout véhéments, loin de là !

C.LB



 
 
 
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