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Les petites victoires (sur Canal + Cinéma(s)

Sortie  le  28/04/2024  

De Mélanie Auffret avec Michel Blanc, Julia Piaton, Lionel Abelanski, Marie Bunel, Marie-Pierre Casey, Sébastien Chassagne et India Hair (les 28/04 + 02/05)


Entre ses obligations de maire et son rôle d'institutrice au sein du petit village de Kerguen, les journées d’Alice sont déjà bien remplies. L’arrivée dans sa classe d’Emile, un sexagénaire au caractère explosif, enfin décidé à apprendre à lire et à écrire, va rendre son quotidien ingérable. Surtout qu’Alice, qui n'avait rien vu venir, va devoir aussi sauver son village et son école…

Vous savez ce que veut dire un « feel good movie » ? C’est un film antidépresseur qui fait du bien, qui détend, qui remonte le morale, qui fait (sou)rire aussi, bref, idéal pour se sentir mieux en toute circonstance. Eh bien cette production là en est l’exemple parfait voire type autour d’une histoire certes très simple (sans être simpliste, loin de là !) mais portée par un scénario qui roule tout seul et un casting haut en couleurs, enfants compris. En 1h30, c’est toute une pléiade d’actrices et d’acteurs, les personnages principaux comme les seconds rôles, qui vous donnent naturellement du baume au cœur et vous distillent de la joie communicative.
Et tout cela grâce à des interprètes aussi touchants qu’attachants, autant Michel Blanc en antipathique illettré, bougon ronchon et râleur patenté avec son comportement certes « insupportable et méchant » mais d’une grande vulnérabilité, que Julia Piaton (vue notamment dans Adopte un veuf, Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu ?, Le discours et, dernièrement, Les engagés) en mairesse débordée qui essaye de survivre dans sa petite commune bretonne qui dépérie (elle fait office de psychologue, de psychiatre, de docteur…) et institutrice « trop gentille » (elle se fait avoir au chantage affectif à chaque occasion) qui tente tout pour sauver son école d’une fermeture définitive faute d’avoir assez d’élèves dans sa classe.
Leur histoire d’amitié possède cette douceur toute rayonnante, cette fraîcheur environnante, ce trouble ambiant, cette justesse de ton et cette sensibilité palpable qui touche au plus profond de chacun.e d’entre nous, tout comme l’incroyable réaction des enfants d’une drôlerie à toute épreuve. Les thèmes « authentiques » d’une ruralité en perdition pour cause d’exode, à travers un village qui se meurt à petit feu faute d’habitants et de repreneurs (médecin, boulangerie et café fermés, école primaire qui est en train de prendre le même chemin) sont également de la partie.
Félicitons comme il se doit à la fois la performance soufflante de la réalisatrice Mélanie Auffret dont c’est le 2ème long-métrage après Roxane (elle avait été repérée à l’Alpe d’Huez par son producteur en présentant son court métrage Sois heureuse ma poule en 2016), ainsi que celle de Julia Piaton qui, par sa prestation pleine de nuances, illumine un film qui devrait la propulser vers des sommets (d’affiches à venir par exemple) et remporter tous les suffrages (cette comédie vient d’ailleurs de recevoir le Prix Spécial du Jury et le Prix du Public au dernier festival de l’Alpe d’Huez on ne peut plus mérité !).

C.LB



 
 
 
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