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Un petit frère

Sortie  le  01/02/2023  

De Léonor Serraille avec Annabelle Lengronne, Stéphane Bak, Kenzo Sambin, Ahmed Sylla, Sidy Fofana et Milan Doucansi


Quand Rose arrive en France, elle emménage en banlieue parisienne avec ses deux fils, Jean et Ernest. Construction et déconstruction d’une famille, de la fin des années 80 jusqu’à nos jours.

3 personnes, tous membres de la même famille, au parcours bien distinct, certes proche de par leur promiscuité mais différent selon la trajectoire prise par les uns et les autres, le tout autour de 4 périodes charnières prises sur une bonne vingtaine d’années. Ce film, assez proche d’une fresque sociale, est découpé en 3 chapitres, 3 parties elles aussi bien spécifiques, qui alternent entre les points de vue de la mère veuve puis de chacun de ses 2 jeunes enfants qui vont emprunter une voie plus ou moins chaotique ou alors bénéfique selon leurs propres identités, aspirations et dispositions.
Entre leur arrivée en France, et plus exactement leur hébergement/squat chez des proches vivants pas loin de Paris, leur acclimatation afin de trouver leur place plus ou moins évidente dans cette nouvelle vie qui s’ouvre à eux loin de la Côte d’Ivoire, leur pays d’origine, leurs relations entre eux et avec autrui, leur travail qu’il soit scolaire ou professionnel pas toujours facile, et leurs amours avec des hauts et aussi des bas, c’est à celle et/ou à celui qui arrivera à s’en sortir le mieux sans partir en vrille (« je veux le meilleur pour eux », dixit la maman au franc parler qui « fait sa princesse » et « pleure dans sa tête »), bref, sans trop de dégâts.
Filmé au plus près des acteurs, d’ailleurs tous très bons et avec beaucoup de naturel (même lorsqu’on a l’impression qu’ils improvisent dans certaines scènes), ce 2ème long-métrage de Léonor Serraille (après Jeune femme, Caméra d’Or à Cannes et sorti en 2017) capte l’ambiance – qu’elle soit africaine ou française - qui peut régner au sein d’une fratrie éclatée. Malgré quelques rares clichés pas forcément nécessaires et des scènes pas toujours crédibles (notamment la journée soi-disant « bucolique » passée avec son patron et d’autres employés), cette saga n’a rien de misérable : c’est juste une représentation pleine d’humanité, de retenue, de tendresse et de sentiments (entre autres amoureux), sur fond d’intégration, de dévouement et de choix.

C.LB



 
 
 
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