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Apples

Sortie  le  13/04/2022  

De Christos Nikou avec Aris Servetalis, Sofia Georgovassili, Anna Kalaitzidou, Argyris Bakirtzis et Babis Makridis


Une partie de la population d'Athènes est frappée par une amnésie soudaine. Un homme se retrouve inscrit à un programme de rétablissement conçu pour l'aider à construire une nouvelle vie. Son traitement : effectuer les tâches quotidiennes prescrites par ses médecins sur cassette, et capturer ces nouveaux souvenirs avec un appareil photo Polaroid...

Si vous aimez les « pommes », vous allez être servi : d’abord via le titre explicite, puis de par le protagoniste principal qui passe régulièrement son temps à en manger comme s’il ne pouvait supporter que ce fruit-là. Mais lorsqu’il apprend que celles-ci sont « bonnes pour la mémoire », il change radicalement d’agrume. Et d’ailleurs, à quoi joue-t’il cet homme triste qui semble souffrir d’amnésie (une maladie sans importance, un virus sans aucune souffrance venue ainsi « sans crier gare »), et que l’on teste périodiquement avec des « missions » afin qu’il puisse peut-être un jour retrouver la mémoire ?
Est-ce un vrai ou un faux malade, un simulateur, un imposteur voire un manipulateur, uniquement là pour faire partie d’une expérience innovante (on lui propose « une nouvelle identité » histoire de lui créer de nouveaux souvenirs afin de réapprendre la vie), pour servir de cobaye à une expérience médicale « créative » ? C’est là tout le questionnement « identitaire » que l’on peut se poser face à ce film surréaliste, une sorte de fable aussi étrange que fantaisiste - ou si vous préférez absurde avec une très légère pointe d’ironie -, où l’on découvre petit à petit le drôle de jeu « culturel », presque de fuite, que cet individu à l’identité inconnue, plutôt solitaire, peu loquace et assez taciturne, limite inexpressif, a décidé d’endosser comme s’il voulait brouiller les pistes en nous cachant quelque chose.
Ce personnage énigmatique est interprété par le performant acteur grec Aris Servetalis, vu notamment dans Le rêve d’un chien, Petit délit, Alps et bientôt dans L’homme de Dieu. Dans l’attente d’en savoir un peu plus sur ses prétendues ou alors possibles intentions, on peut remarquer l’excellent travail de mise en scène du cinéaste Christos Nikou, assistant-réalisateur sur Canine de Yorgos Lanthimos et sur Before midnight de Richard Linklater, qui nous dépeint en lenteur et en douceur une société on ne peut plus kitch, dépourvue de certaines technologies modernes et dénouée de toute frivolité ambiante.
Seule la BO, oscillant entre musique électro, disco, minimaliste et vieux rock, reste le (seul) lien nous permettant de déceler les failles existantes chez cet agnosique qui réagit à certaines musiques présentes. Ce n’est sans doute pas pour rien si Cate Blanchett s’est transformée en productrice avisée pour soutenir ce projet original pour le moins surprenant si ce n’est atypique !

C.LB



 
 
 
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