en 
 
 
cinema

 
 

The duke (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  11/02/2024  

De Roger Michell avec Helen Mirren, Jim Broadbent, Fionn Whitehead, Aimee Kelly, Craig Conway et Heather Craney (les 11 et 19/02 + 02/03)


En 1961, Kempton Bunton, un chauffeur de taxi sexagénaire, vole à la National Gallery de Londres le portrait du Duc de Wellington peint par Goya. Il envoie alors des notes de rançon, menaçant de ne rendre le tableau qu’à condition que le gouvernement rende l’accès à la télévision gratuit pour les personnes âgées.
Cette histoire vraie raconte comment un inoffensif retraité s’est vu recherché par toutes les polices de Grande Bretagne, accomplissant le premier (et unique) vol dans l’histoire du musée.


Plus cela semble complètement incroyable et plus ça nous paraît réellement peu probable ! Et pourtant, c’est la « stricte » vérité que nous présente le fameux réalisateur et producteur britannique Roger Michell (Coup de foudre à Notting Hill ; Dérapages incontrôlés ; The mother ; Morning glory ; Week-end royal ; My cousin Rachel ; Blackbird), lui qui nous a déjà prouvé son savoir-faire indéniable depuis longtemps (voir la liste ci-dessus) et qui si bien allier drame, comédie, adaptation et reprise sans aucune faute de goût ni aucun manque de finesse.
Pour se faire, il a toujours eu cette faculté de choisir autant les bonnes histoires que les bons acteurs, n’oubliant pas de placer ici et là des petites pointes d’humour typiquement british dont les anglais ont le secret et pour lesquelles on en raffole tant. Et ce n’est ni l’excellente et incomparable Helen Mirren, ni l’immense et truculent Jim Broadbent (la trilogie de Le journal de Bridget Jones ; Moulin Rouge ; Iris ; Gangs of New York ; Vera Drake ; La dame de fer ; les 2 Paddington) qui nous diront le contraire !
Si l’une est une parfaite « maîtresse de maison », femme de ménage besognant chez un haut notable du coin, mère « lourdement » chagrinée par la perte d’un enfant et profondément aigrie, limite acariâtre, par la vie un tant soit peu impossible que lui fait mener son « nigaud » de mari, un doux dingue, un drôle d’illuminé, un farfelu qui ne respecte pas certaines lois en vigueur, un idéaliste plutôt original doublé d’un altruisme affiché, qui, tel un Don Quichotte ou un Robin des Bois des temps modernes, se bat contre quelques « conditions et injustices sociales » sans pour autant vouloir renverser complètement le système ni le gouvernement de l’époque en place.
Faire son show comme s’il passait une audition lors de son procès, tout en plaidant non-coupable des faits qui lui sont reprochés, passe encore, mais vouloir s’en prendre au patrimoine national exposé à la « glorieuse et respectueuse » National Gallery comme bon lui semble, ça, c’est une affaire extrêmement grave. Quoi qu’il en soit, cette dernière est traitée « à la légère », avec beaucoup d’amoralité, d’ironie et de complaisance envers le voleur, comme si nous étions en présence d’un demeuré irresponsable.
Loin d’en être un et encore moins d’être un « fou à lier », ce personnage certes excentrique haut en couleurs et « héros » loufoque mais assez « désuet » et sans grande envergure (que celle de vouloir nous faire sourire), lui-même parfois « incrusté » dans des images d’archives londoniennes tirées des années 60, s’en donne à cœur-joie pendant 1h30, dans cette comédie honorable et sympathique, aussi modeste que joyeuse, qui se regarde sans déplaisir ni véritable ennuie. Bref, une surprise aussi étonnante soit-elle !

C.LB



 
 
 
                                                      cinema - theatre - musique