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Licorice Pizza (sur Canal + Décalé)

Sortie  le  05/07/2022  

De Paul Thomas Anderson avec Alana Haim, Cooper Hoffman, Sean Penn, Tom Waits, Bradley Cooper, Benny Safdie, Christine Ebersole et John C. Reilly (sur Canal + Décalé les 05 et 11/07)


LICORICE PIZZA est l’histoire d’Alana Kane et Gary Valentine, deux adolescents qui grandissent, s’égarent et tombent amoureux dans la vallée de San Fernando, en 1973.
Écrit et réalisé par Paul Thomas Anderson, le film traverse les bouleversements d’une Première histoire d’amour.


Ce qui est très agréable avec les films du Paul Thomas Anderson, c’est qu’ils ne ressemblent vraiment à aucun autre, à la fois pleins d’imagination débordante et d’une folle originalité. Il suffit de (re)voir par exemple Boogie nights, ou Magnolia, ou bien Punch-drunk love, ou alors There will be blood, ou encore Phantom thread, pour se rendre compte que ce réalisateur, scénariste et producteur américain possède un savoir-faire indéniable et une inventivité à toute épreuve pour nous raconter des histoires – souvent des comédies sentimentaux loin des codes du film romantique -, certes à la base classique dans leur forme mais qui au fond sortent complètement de l’ordinaire.
Ce qu’il a fait de ce scénario aussi beau qu’attachant, qui conduit 2 jeunes protagonistes vers l’âge adulte, le tout dans une ambiance rétro, drôle, excentrique et chaleureuse, prouve l’immense talent, le perfectionnisme minutieux et l’incroyable assurance de son auteur qui ne lésine pas sur un casting plutôt inattendu (un film choral composé d’acteurs presque débutants face à des vedettes confirmées jouant dans des seconds voire des 3ème rôles), ni sur les (mises en) scènes les plus hétéroclites et saugrenues qui soient (certaines d’anthologie comme celle avec Bradley Cooper qui campe un producteur et cinéaste de la vieille école en rut et totalement azimuté), et encore moins sur une atmosphère vintage très précise (une belle reconstitution des années 70 avec voitures d’antan, costumes d’époque et BO pop/rock à l’appui : Cher, The Doors, Paul McCartney & The Wings avec « Let me roll it », David Bowie, etc…).
Toujours disposé à faire des longs métrages qui durent entre 2 et 3h, Anderson ne se prive pas d’utiliser souvent des plans séquences, de faire se croiser plusieurs personnages à travers des intrigues entremêlées, et de raconter un pitch pour ados avec ses hauts et ses bas en empruntant un ton innovant, même dans des dialogues parfois un peu « abscons (notamment ceux où sont présents Sean Penn et Tom Waits). Il est question ici autant de joies que de doutes, de désirs que de frustrations, d’envies que de rancœurs, où chacun(e) se jauge avec réflexion.
Voilà donc le genre de productions dite divines, où le style léger ainsi que la représentation toute en douceur des « jeunes » à l’écran est véritablement crédible et beaucoup plus mâture qu’à l’accoutumé, où les échanges verbaux ne sont pas niais ou futiles comme la plupart de ceux déjà vus au cinéma, et où tou.te.s les intervenant.e.s sont bon(ne)s sans exception, entre autres Cooper Hoffman (fils du regretté Philip Seymour) en lycéen et acteur à succès, et Alana Haim (chanteuse du groupe Haim) dans la peau de son grand « amour », plus âgée que lui.

C.LB



 
 
 
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