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Flag day (sur Ciné + Emotion)

Sortie  le  05/02/2023  

De Sean Penn avec Sean Penn, Dylan Penn, Josh Brolin, Norbert Léo Butz, Dale Dickey, Eddie Marsan et Bailey Noble (sur Ciné + Emotion les 05, 07, 10 et 14/02)


John Vogel était un personnage hors norme. Enfant, sa fille Jennifer s’émerveillait de son magnétisme et de sa capacité à faire de la vie une grande aventure. Il lui a beaucoup appris sur l’amour et la joie, mais elle va découvrir sa vie secrète de braqueur de banques et faussaire.
Tiré d’une histoire vraie, Flag day est le portrait d’une jeune femme luttant pour guérir des blessures de son passé, tout en reconstruisant sa relation père-fille.


Quoi de mieux pour bien mettre en avant – d’une manière presque omniprésente à l’écran d’ailleurs – sa fille (et même son fils) que de tourner un film où elle aurait le rôle principal et lui, le père tour à tour devant comme derrière la caméra, le second ! Et, cerise sur le gâteau, lui proposer de jouer sa progéniture dans une histoire toute dédiée aux rapports qui peuvent exister entre enfant et parent, où elle essaierait de (re)mettre son papa dans le droit chemin, sur fond de parcours et de reconstruction plutôt complexes. Sean Penn ne s’est donc pas privé de réaliser cette « confrontation » en filmant Dylan au plus près, souvent en gros plans, et en lui demandant de raconter ses péripéties et autres périples en voix off, d’un ton quelque peu alangui voire monocorde.
Sean Penn interprète, encore une fois, un « bad boy », un escroc et un menteur, une sorte de Peter Pan des temps modernes qui a sa fierté mal placée, dont l’existence, semée d’échecs répétés et d’argent gaspillé, va le mener directement à sa perte, en passant par la case prison et la recherche d’un travail dit « honnête ». Pour l’occasion, « mon père ce héros, pardon, ce prince », aux mystérieuses activités commerciales, écoute du Chopin et s’est fait un look ou, si vous préférez, s’est taillé un bouc à la Johnny Hallyday, tout en faisant l’apologie de la drogue comme si c’était la chose la plus normale du monde.
On navigue ici entre les années 70 et 90, permettant de voir les protagonistes évoluer depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte (et plus), semé d’images plus ou moins bucoliques, psychédéliques, et d’une BO éclectique entre classique et rock (Bob Seger). Le maître mot de cette réalisation, qui revient assez souvent, est qu’ « il faut qu’on se dise la vérité », tout en cherchant à « laisser une trace » en ce bas monde. Si Dylan sert de caution vis-à-vis d’un père plus que « borderline » tout au long de ce scénario qui semble avoir été écrit rien que pour elle, son aisance, son naturel et sa beauté la rendent poignante, attachante et touchante, très à fleur de peau. Il n’y a pas plus beau cadeau que puisse faire un père à sa fille en lui offrant une telle opportunité !

C.LB



 
 
 
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