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Pour l’éternité

Sortie  le  04/08/2021  

De Roy Andersson avec Martin Serner, Tatiana Delaunay, Thore Flygel, Ania Nova, Lesley Leichtweis Bernardi et Lisa Blohm


Pour l'éternité nous entraîne dans une errance onirique, dans laquelle des petits moments sans conséquence prennent la même importance que les événements historiques : on y rencontre un dentiste, un père et sa fille sous la pluie, un homme dans un bus, un couple dans un café, des jeunes qui dansent, Hitler ou encore l’armée de Sibérie… Une réflexion sous forme de kaléidoscope sur la vie humaine dans toute sa beauté et sa cruauté, sa splendeur et sa banalité.

Le réalisateur suédois Roy Andersson est plus connu pour ses films publicitaires (Air France, Sitram, Citroën, Arla, Loto, Trygg Hansa, et dernièrement Krisprolls) que pour ses longs métrages (seulement 6 en 50 ans de carrière dont Chansons du deuxième étage et Nous les vivants). Néanmoins, il a su garder pour tous toujours le même style inimitable (cadrages fixes ultra stylisés genre tableaux vivants, longs plans séquences tournés le plus souvent en studio, très peu de dialogues voire même pas du tout), et le même esprit cafardeux (froid, lugubre, teinté de burlesque, pour ne pas dire, empli d’humour noir et d’absurdité bon enfant, le tout saupoudré de poésie). Bref, un metteur en scène singulier qui se démarque vraiment de ses autres confrères !
On était en droit de s’attendre, cette fois encore, à retrouver cette ambiance si particulière, tout en sobriété, qui a fait sa réputation, à nouveau ici autour d’une quarantaine de plans léchés presque statiques. Malgré un souci du détail qui vire à l’obsession et une atmosphère sinistre, sans aucune réelle couleur si ce n’est une tendance grise persistante, il semble avoir loupé le coche ce coup-ci, incapable de nous émouvoir ni de nous surprendre plus que cela. A croire qu’à travers ses différentes saynètes du quotidien, critiques du mode de vie moderne, il a essayé d’être drôle et percutant mais l’ensemble est sans véritable force ni action, d’une longueur et d’une lenteur (pourtant, ça ne dure qu’1h16, entrecoupé de fondus au noir de plusieurs secondes), d’un ennuyeux affiché et d’un funeste assumé. De plus, la BO du type religieux, ainsi que la voix off monocorde n’arrangent pas les choses (« j’ai vu un homme – ou une femme - qui… »), d’un ton monocorde et répétitif sans aucune nuance.
En résumé, Roy Andersson a raté la majorité de ses petits « intermèdes » entre 2 et 4 minutes chacun, malheureusement pour la plupart sans queue ni tête. Et dire qu’il a remporté pour celui-ci le Prix de la mise en scène à la dernière Mostra de Venise….

C.LB



 
 
 
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